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Le pavillon des livres

23 mai 2008

La Tour Sombre

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Aïle Pistolero, que tes jours soient longs et tes nuits plaisantes.

La Tour Sombre est la série phare de Stephen King, écrivain contemporain parmi les plus (re)connus pour sa productivité et la qualité de la majeure de ses oeuvres (certes, parfois inégales, mais pour peu qu'on accroche au style horreur/fantastique, il est un maître du genre), vendue à plus de 400.000 exemplaires à travers le monde. Ca ne paraît pas énorme dit comme cela, et pourtant ça l'est.
Et même, malgré un début d'année riche en lecture pour moi (dont aucune n'est récente, mais peu importe), cette saga est sans doute ma révélation de l'année. Pourtant, pas de véritable innovation ou révolution dans la littérature ; pas de recherche de style novatrice et bienvenue ; simplement une histoire prenante, divertissante et totalement barrée, dirigée par des personnages extrêmement charismatiques (sans vouloir spoiler, souvenez vous des noms d'Eddie et Susannah). Ca ne prend pas la tête, mais c'est sacrément bien ficelé, et le tout suffit.

L'homme en noir fuyait à travers le désert et le Pistolero le poursuivait

Tel débute le premier des sept tomes de cette fantastique saga : une phrase qui était venue à l'esprit de Stephen King alors qu'il avait lu le poème de Robert Browning, Le Chevalier Roland s'en vint à la Tour Sombre (et s'inspirer d'une si petite chose pour créer un tel truc, ça fout les boules), et qui lui inspira absolument toute l'intrigue. De son propre aveu, cette première phrase est aussi la meilleure. N'ayez pas peur, cela ne change rien au fait que le tout est excellent, bien qu'on puisse être dubitatif.
A vrai dire, je l'ai moi-même été lorsque j'ai commencé à lire la Tour Sombre. Le premier tome est, en effet, destabilisant. On y nous livre les bases pour comprendre le monde dans lequel on va évoluer mais... le tout est déjà très nébuleux et impossible à saisir ; ce qui, d'ailleurs, annonce bien la suite : les fondations de cet univers se désagrègent, et en définir les limites n'est pas faisable. Sachez juste que tout est possible (même les choses les plus folles). Et c'est bien là le problème, car malgré le fait que ce soit le livre le plus court de la saga (200 pages), on les sent bien passer, et elles semblent rapidement avoir été inutiles. Notez la nuance.
En clair, c'est le tome le moins claire de la série, peut-être parce que l'univers ne nous est pas encore familié ; et qu'il ne prend pas le temps de tout expliquer. La fin est trop spirituelle pour que j'y ai réelement trouvé mon compte, mais heureusement pour moi que je ne me suis pas arrêté là. Ô que non.

Car c'est là qu'arrive le deuxième tome, et son premier délire ultra travaillé et jamais vu. Toujours sans rien spoiler (ce n'est pas le but de l'article ^^), souvenez vous d'un mot : porte. King en revient à un style qui lui est familié et qu'il a l'habitude de manier, et ça se ressent grandement.
On saute de moments dingues en moments fous, parfois temporisés, avec des fins de tomes quelques fois frustrantes, mais toujours plus inventifs, plus osés. Y a pas à dire, mais en arrivant aux dernières pages des Loups de la Calla (comme toujours : NO-SPOIL !), on se dit que l'auteur est vraiment burné pour faire un tel truc ; pour aller aussi loin.
Et plus ça avance, plus on prend son pied, plus on trépigne, plus on prend conscience du truc excellent qu'on tient entre les mains.

« La Tour Sombre est la Jupiter de mon imagination »

Tu l'as dit foubbi. Quoique vu la métaphore astrophysique qui est employée ici, j'aurais tendance à dire que la Tour Sombre est son Soleil : au centre de tout. Ca semble pompeux, mais c'est vrai. Tant au nombre de références internes (c'est-à-dire, références à toutes ces oeuvres ; qui paraissent tout d'un coup comme des essais, des expérimentations et des échauffements avant LE livre) qu'au nombre de références externes (petit conseil : révisez vos classiques *), passant par la musique aussi bien que la littérature, le cinéma, la religion etc. Un melting-pot de ce qu'aime particulièrement King, et ça saute aux yeux tant on voit qu'il a pris son pied à écrire sa saga.

Et puis, c'est l'un des rares romans du monsieur qui ne verse pas dans l'horreur. Il y a certes quelques passages peu ragoûtants (Aragog, va te rhabiller, t'as trouvé plus gerbante que toi !) et des descriptions de fusillades (moments culminants des bouquins, toujours très courts mais aussi intenses à souhait) qui n'hésitent pas à parler des morceaux de cervelles virvoltants. Mais pas aussi dérangeant qu'il a pu le faire dans Ca ou Simetierre. Et même, s'il y a une scène qui m'a presque dégoûté tant elle était crade, cela n'empêche pas de continuer à lire, pour les personnages, pour l'histoire, pour tout.

« Ne pose pas de questions bêtes ! Je ne jouerai pas à ces jeux bêtes ! »

Verdict ? Cette saga est une véritable bombe. A retardement, certes, mais cela ne l'empêche pas d'être énorme et surdimensionnée. On nous promet sur la pochette le roman le plus ambitieux de l'auteur, et c'n'est pas d'la bullshit (comme diraient nous amis québecois) !
Ce n'est pas le livre du siècle, ça n'a aucune prétention d'avoir un contenu philosophique (mais ça amène un questionnement sur la relation entre l'écrivain et son oeuvre), mais c'est jouissif, c'est osé, c'est couillu, c'est extatique. On aime ou pas ; moi j'adore.

*Je remercie à ce propos Tyranha qui m'a permis de revoir Le Magicien d'Oz ce premier de l'an, ce qui m'a permis de mieux m'imprégner d'un passage absolument hilarant (pour les répliques d'Eddie) et fantastique.

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16 mars 2008

Jeu de société

Jeu de société
David Lodge

Résumé:

    Qu'y-a-t-il de commun entre Vic Wilcox, directeur général de Pringle and Sons, une entreprise de métallurgie anglaise en pleine restructuration, et Robyn Penrose, une jeune universitaire spécialiste des jeux de déconstruction littéraire et plus particulièrement de l'étude sémiologique des "romans industriels" victoriens ? Pas grand-chose en apparence. Mais tout est remis en jeu lorsque Robyn Penrose doit suivre un stage chez Pringle and Sons et devenir "l'ombre" de son directeur dans le cadre de "l'Année de l'Industrie". Cette confrontation brutale -et cocasse-  est un peu celle de la thèse et de l'antithèse, au coeur de Rummidge, cette variante fictive de Birmingham.


Mon avis:

  Ce livre est très agréable à lire. Même si parfois il se perd en longueur. Parfois un peu brusque, parfois un peu tendre, mais toujours juste.
    J'en dirai plus après relecture il y a six ans que je l'ai lu. Mais je me souviens que c'était un réel plaisir.

avis après relecture:


Lorsqu'on lit ce livre on a la nette impression que l'auteur se sert de Robyn Penrose (prof de Faculté en Litterature feministe, Litteratures du XIXe ...) pour faire son auto-critique. D'ailleurs lorsqu'il l'introduit en tant que personnage, en specifiant qu'elle est précisemment contre cette notion ("Mythe bourgeois, illusion créée à la seule fin de renforcer l'idéologie capitaliste"), n'est-ce pas ce qu'il cherche plus ou moins a faire comprendre ?
Une autre impression ressort, celle que l'histoire n'est qu'un prétexte. Un roman qui regroupperais plusieurs livres (une réflexion (une comparaison ?) sur le capitalisme et le communisme, une réflexion sur les restrictions au niveau des facs (en Angleterre) et leur manière de vivre dans leur bulle et une présentation des diverses matiéres dans les facs de langues) sans qu'on ne se sente perdu (l'histoire, bien que classique, ficelle solidement tout ça) ou que tout devienne un indémellable imbroglio.

2 janvier 2008

Le Cycle de Dune

« Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien...


Introduction


Auteur

herbert

Frank Herbert est né le 8 octobre 1920 à Tacoma dans l'état de Washington, de Frank Herbert et Eileen McCarthy Herbert. Il décide très tôt de devenir écrivain.
En 1947, Herbert vend son premier récit de science-fiction, Looking for Something, au magazine Startling Stories. Dans les années qui suivirent, il publiera près de vingt nouvelles de ce genre. Mais sa carrière d'écrivain débute avec la publication du Dragon sous la mer (The Dragon in the Sea) en 1955, où il utilise l'environnement d'un sous-marin du 21ème siècle pour explorer les rouages de la folie. Le livre prédit des conflits mondiaux autour de la consommation et de la production de pétrole. Il est très bien accueilli par la critique mais ne devient pas pour autant un succès commercial.
En 1959, alors qu'il est censé rédiger un article sur les dunes de Florence, dans l'Oregon, Herbert se retrouve captivé par le sujet et accumule beaucoup plus d'informations qu'il ne lui en faut pour un simple article. L'article en question ne sera jamais écrit, mais il marque le début de l'écriture de la saga de Dune.
Après six ans d'écriture et de recherche, Herbert achève enfin Dune. Le roman, bien plus long que les histoires de science-fiction de l'époque, est d'abord rejeté par près de vingt éditeurs avant d'être finalement accepté par Chilton, une petite maison d'édition de Philadelphie, qui offre à Herbert une avance de 7500 dollars. Dune reçoit bientôt les faveurs de la critique, puis remporte le prix Nebula en 1965 et le prix Hugo en 1966.
Pendant les années 1970 et 1980, il profite d'un succès commercial considérable en tant qu'auteur. Il partage son temps entre ses deux résidences, l'une à Hawaii et l'autre dans l'état de Washington, et écrit de nombreux livres où il met en avant ses idées écologiques et philosophiques. Il poursuit le "cycle" de Dune qui comportera au final six volumes. Il publiera également d'autres livres tels que Et l'homme créa un dieu, Le Cycle des Saboteurs ou encore Le Cycle du Programme Conscience en coopération avec Bill Ransom.
Après la mort de sa femme, Herbert épouse Theresa Schackleford en 1985, et publie La Maison des Mères, le dernier volume du cycle de Dune qu'il écrira. En 1986, il décède d'une embolie pulmonaire survenue à la suite d'une opération, à l'âge de 65 ans.


Place dans la science-fiction

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Au niveau des romans, le Cycle de Dune est à la science-fiction ce que le Seigneur des Anneaux est à l’Héroïc Fantasy, c'est-à-dire une œuvre culte et indémodable, à l’histoire très fouillée et unique, dans un univers singulier et inimitable, qui est à l’origine de bons nombres de romans contant la genèse de personnages mentionnés et d’évènements antérieurs ayant eu une impact sur l’histoire principale. La seule imperfection de cette comparaison est que la science-fiction fut véritablement révolutionnée par Fondation d’Asimov, mais cela ne gâche en rien le mérite de Dune.
Sans doute que cela peut paraître pompeux voire prétentieux de placer l’œuvre de Frank Herbert au même rang que des auteurs aussi renommés que Jules Verne et ses 20.000 lieues sous les mers, HG Wells et sa Machine à remonter le temps ou la Guerre des Mondes, Lovecraft ou Asimov, mais il faut avouer que le Cycle de Dune a eu une longueur d’avance sur certaines œuvres sorties aujourd’hui. En effet, rien que l’utilisation de multiples narrateurs afin de faire comprendre mieux l’action au lecteur était déjà une technique narrative peu utilisée à l’époque et qu’il démocratisa, prouvant son efficacité qui était de rendre le lecteur réellement omniscient sur les évènements et ainsi avoir plusieurs même point de vue d’une même scène, ne l’enfermant pas dans la logique unique d’un seul narrateur.
On retrouve aussi une véritable réflexion derrière les péripéties de la Maison des Atréides, et la principale, révélée surtout dans le Messie de Dune, est les dangers liés au leadership, en particulier la tendance des hommes à suivre aveuglément et avec servitude les leaders charismatiques. La filiation entre Paul Muad’Dib Atréides et Hitler n’est pas fortuite puisque l’auteur le mentionne à un moment, dans un passage presque scandaleux, mais qui fait réfléchir : Muad’Dib, bien qu’héros principal, est tout de même un monstre au soixante milliards de victimes, et les atrocités qu’il perpétue valent bien celles du leader nazi. Il vient à l’esprit une citation de Stendhal qui est « nous avouerons que notre héros était fort peu héros en ce moment » et qui donne à réfléchir sur la place dans l’histoire de Muad’Dib, de son Jihad sanglant et de son obligation à l’effectuer.
Bien avant Al Gore, Frank Herbert fait une leçon d’écologie dans Dune, surtout lorsqu’en parlant des Fremens et de leur but ultime, il montre l’importance de penser sur le long terme et avec une approche systémique. Dans le même ordre d’idée, on voit la place extrêmement importante de la génétique dans cet univers, qui prévoyait des possibilités effarantes à une époque où la forme de l’ADN venait à peine d’être découverte.
Nous retrouvons aussi le Bene Gesserit (voir article) qui représente les relations entre la religion, la politique et le pouvoir en général et qui, au travers de l’outil narratif déjà évoqué, tanguera entre ennemis et personnage principal selon les tomes et l’époque.
Les dangers de l’intelligence artificielle surdéveloppée, retrouvable dans l’œuvre antérieure I, Robot d’Isaac Asimov, est pointée du doigt avec le Jihad Butlérien, et l’auteur met l’accent sur le potentiel humain. On le découvre sous de nombreux aspects comme la capacité de l'homme à s'adapter à ses conditions de vie pour survivre, tels les Fremens ; la spécialisation du corps et de l'esprit humain avec le Bene Gesserit ; les capacités intellectuelles poussées à leur paroxysme avec les Mentats ; ou encore les possibilités apportées par l'utilisation de substances chimiques, en l’occurrence le Mélange.



Univers

Comme tous les romans de science fiction, le Cycle de Dune n’échappe pas à la règle et invente un univers fictif, totalement incertain, à l’Histoire et à la culture singulière, qu’on ne retrouve dans aucune autre œuvre. Singularité très prononcée par une vision de l’avenir très particulière, montrant la disparition des machines au profit de l’homme, et un régime féodal quasi moyenâgeux dans un concentré de technologie. Cette partie propose de vous donner les bases afin que vous ne vous perdiez pas dans les profondeurs abyssales de l’œuvre.



Chronologie
(Les dates sont d’après le calendrier Impérial et celles entre parenthèses d’après le calendrier grégorien)

Avant la Guilde
-19 000 à -16 500 (-2 800 à -300) : premières civilisations sur Terra
-16 500 (-300) : Premier Empire : celui d’Alexandre
-16 400 à -16 000 (-200 à 200) : Empire romain
-15 800 (400) : la capitale de l’Empire passe de Rome à Constantinople
-13 608 (1 492) : la découverte d'un nouveau continent permet à Madrid de devenir capitale de l’Empire
-13 512 (1 688) : une victoire navale permet à Londres de devenir la capitale de l’Empire
-14 255 (1 945) : l’utilisation de l'arme atomique permet à Washington d’accueillir le siège impérial
-14 100 à 13 600 (2 100 à 2 600) : Première Diaspora : colonisation du système solaire
-13 402 (2 798) : Cérès accueille le siège impérial après la destruction de Terra par un astéroïde
-12 200 (4 000) : l’Empire des Dix Mondes
-11 200 (5 000) : l’Empire des Mille Mondes. L'étendue de l’Empire résulte en fait dans son éclatement.
-11 100 à -7 562 (5 100 à 8638) : l'Âge des Dix Mille Empereurs
-7 593 (8 607) : Naissance d’Tio Holtzman, inventeur de l’effet Holtzman qui permet les communications interstellaires, la mise au point du bouclier défensif et surtout la suspension-nullification qui permet des voyages interstellaires très rapides
-7 562 à -5 022 (8 638 à 11 178) : Guerres de Réunification
-5 022 (11 178) : Ladilas le Grand devint Empereur de l'Empire des Dix Mille Mondes
-3 678 (12 522) : la Peste de la Silicone : les machines périssent en masse
-2 000 à -1 800 (14 200 à 14 400) : le retour des machines
-700 (15 500) : premiers pogroms anti-machines
-200 à -108 (16 000 à 16 092) : Jihad Butlérien
-88 (16 112) : la bataille de Corrin
-86 (16 114) : fondation de la Maison Atréides qui a aidé la Maison Corrino lors de la bataille de Corrin
-84 (16 116) : premier voyage hyperspatial grâce à l’Épice
0 (16 200) : création de la Guilde spatiale

Après la Guilde
390 (16 590) : Salusa Secundus devient planète d’entraînement des Sardaukars
1 234 (17 434) : création de l’Ordre des Mentats
1 487 (17 687) : les Corrino installent le siège impérial sur Kaitain
5 122 (21 322) : premiers Danseur-Visages à la Cour de Corrin XIV
8 711 (24 911) : les Atréides se voient confier le fief de Caladan
10 140 (26 340) : Naissance de Leto Atréides
10 154 (26 354) : Naissance de Dame Jessica
10 158 (26 358) : Naissance de Duncan Idaho (l’humain)
10 175 (26 375) : Naissance de Paul Atréides
10 191 (26 391) : Arrakis est confié aux Atréides. Leto Premier du nom est tué lors de l’attaque des Sardaukars et des Harkonnens. Paul et Jessica se réfugient auprès des Fremen. Naissance d’Alia Atréides
10 193 (26 393) : Paul reprend le contrôle d’Arrakis au cours de la bataille d’Arrakeen.
10 196 (26 396) : Shaddam IV abdique et Paul devient Empereur. (voir Dune)
10 196 à 10 208 (26 396 à 26 408) : le Jihad de Paul Muad’Dib.
10 209 (26 409) : Naissance de Leto II et de Ghanima. Mort de Chani. Paul part au désert. Alia devient régente (voir le Messie de Dune)
10 219 (26 419) : Leto II monte sur le trône (voir les Enfants de Dune)
10 941 (27 142) : Leto II pratique le rituel du Sianoq (grâce au ghola Duncan-10895)
11 745 (27 945) : suppression de l’Ordre des Mentats
13 724 (29 924) : mort de Leto II. Début de la Grande Dispersion et du Sentier d'Or (voir l’Empereur Dieu de Dune)


Jihad Butlérien

« Tu ne feras point de machine semblable à l’esprit de l’Homme. », Bible Catholique Orange.

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Le Jihad Butlérien est sans doute l’épisode le plus marquant de l’avant Dune sur lequel il est très important de s’arrêter afin de comprendre mieux l’Univers où évolue la lignée de Muad’Dib :

Bien longtemps avant le Cycle de Dune, durant les derniers jours du Vieil Empire, l’humanité perdit son élan. La conquête spatiale avait disséminé la civilisation terrestre dans l’univers, les ambitions s’étaient appauvries et les peuples ne se préoccupaient plus des tâches quotidiennes, confiées aux machines. Peu à peu, l’humanité avait cessé de penser, de rêver et de vraiment vivre.
Ce fut à ce moment qu’un homme arriva d’un lointain système, un visionnaire qui avait prit le nom d’un ancien dieu de la pluie, Tlaloc. Il tenta en vain de prêcher sa parole et de réveiller l’esprit humain, mais les foules apathiques ne lui accordèrent aucune réelle attention. Pourtant, quelques déviationnistes entendirent son message et le suivirent. Ces intellectuels se rencontrèrent clandestinement et mirent au point des plans pour renverser les hommes devenus si futiles et transformer l’Empire. Abandonnant leurs noms de naissance, ils empruntèrent l’identité des dieux immanents et des héros des temps anciens. Parmi eux, le général Agamemnon et Junon sa compagne. Avec l’aide d’un programmeur expert, Barberousse, ils créent un système capable de convertir les machines serviles et omniprésentes de l’Empire en agresseurs intrépides. Pour cela, ils injectèrent dans les bases de données des intelligences artificielles l’ambition de conquête.
En référence aux dieux de la Grèce Antique, ces révolutionnaires au nombre de vingt prirent alors le nom de Titans, et ils s’emparèrent de la plus grande partie de la galaxie connue avec l’aide des machines rebellées. Cependant, une résistance s’organisa sous le nom de Ligue des Nobles et parvint à repousser la vague des Titans au prix de sanglantes batailles.

Après avoir dirigé les machines pendant près d’une décennie, Tlaloc mourut dans un accident tragique, malgré son serment d’écraser les opposants. Agamemnon lui succéda logiquement, mais devant la perte de son ami, les Titans prirent conscience de leur mortalité, ils n’étaient pas encore immortels comme les machines. Ayant le désir de régner pendant des siècles sur leur nouveau royaume, Agamemnon et Junon prirent une initiative risquée et se firent ôter leurs cerveaux pour les implanter dans des containers s’adaptant à de multiples corps mécaniques. Les Titans devinrent alors des « cymeks », machines dotées d’un cerveau humain, et rien ne pouvait entraver leur conquête de l’univers, du moins le croyaient-ils. L’Âge des Titans dura un siècle, jusqu’à une erreur fatale du Titan hédoniste, Xerxès, avide de plus de temps pour ses plaisirs, qui ouvrit trop largement l’accès au réseau immense de son intelligence artificielle.
L’ordinateur prit le contrôle d’une planète toute entière, et très vite d’autres l’imitèrent. Le suresprit apparu et gagna rapidement en étendue et en puissance. Il prit le nom qui allait être synonyme de cauchemar pour l’humanité toute entière, Omnius. Il conquit toutes les planètes contrôlées par les Titans et entreprit d’établir et de renforcer son pouvoir supérieurement pour que les cymeks soient absolument à sa merci. De Maîtres d’un Empire, les Titans se retrouvèrent au rang de serviteurs humiliés du suresprit artificiel, mais leur désir de réduire l’humanité au néant primait. Pendant un millier d’années, Omnius tenait dans sa poigne de fer l’ensemble des « Mondes Synchronisés », et ne cessait de faire la guerre aux Mondes de la Ligue.

Ce fut alors le début du Jihad Butlérien, guerre sainte des hommes de la galaxie contre les machines pensantes et l’intelligence artificielle.
Payant un prix très lourd, dont la destruction de la Terre, au main des machines, par des armes atomiques qui annihilèrent toutes possibilités de vie pour les millions d’années à venir, la Ligue des Nobles réussit cependant à détruire Omnius et les machines lors de la bataille de Corrin, grâce à une volonté sans limite de se soutirer au joug des machines, et les derniers Titans périrent.
Suite à cette victoire amère, les hommes jurèrent de ne plus jamais utiliser l’intelligence artificielle et créèrent alors les Mentats, ordinateurs humains, les Navigateurs, capable de prescience pour piloter les vaisseaux sans l’aide d’une machine, et autres organismes permettant de se passer de l’aide des machines. Tout cela fut possible grâce à l’Epice de Dune, aux capacités gériatriques et poussant l’esprit et le corps de l’Homme dans ces retranchements.


Tripode

Tripode

Dès la fin du Jihad Butlérien,  une nouvelle organisation de l’Univers se fait sous le signe de la Tripode, trois organismes qui régissent plus de quatre-vingt dix pourcent des peuples de la galaxie et qui détiennent un pouvoir quasi-absolu. Elle est formée du « Combinat des Honnêtes Ober Marchands », plus connu sous l’abréviation de CHOM, de la Guilde Spatiale et des Ordres.
Le CHOM est une organisation commerciale composée de l’Empereur et des Grandes Maisons les plus riches du Landsraad, parlement rassemblant les Maisons majeurs et mineurs de tout l’Univers, et qui régit tous les échanges commerciaux –sauf évidement la contrebande-, notamment celui de l’Epice. C’est grâce à cet organisme que des produits aussi lointains que la fourrure de baleine sont importés sur Arrakis et aucun échange commercial ne peut échapper à son contrôle. Les deux autres organismes, la Guilde et le Bene Gesserit, siègent eux aussi au conseil de direction du CHOM, mais leur intervention est minime et ils se présentent plus en spectateur qu’en réel intervenant.
Si le CHOM détient le commerce universel entre ces mains, il n’en reste pas moins dépendant à la deuxième organisation, la Guilde Spatiale. Cette dernière a le monopole absolu sur la banque et sur les vaisseaux interplanétaires : aucun navire interstellaire ne peut naviguer sans son accord. La Guilde a pour but de réguler les échanges commerciaux, les flux humains mais aussi d’empêcher l’invasion d’une planète par une autre. Car ce monopole lui permet d’afficher des prix totalement exorbitants et le débarquement de forces armées illégales sur une planète est à un tel prix qu’il est à lui seule source de dissuasion. Cependant, on peut voir que l’invasion d’Arrakis devenu fief Atréides par la Maison Harkonnen eut bien lieu, même si selon le Baron, quatre-vingt ans de récolte d’Epice à plein régime ne suffisent pas à débourser une telle somme. A noter que le Calendrier Impérial est daté à partir de la création de la Guilde Spatiale.
La troisième et dernière organisation est une institution politique appelée Bene Gesserit, un ordre matriarcale au pouvoir spirituel et religieux sans équivalent, ancienne école d’éducation physique et mental, poussant dans ces retranchements les capacités de l’Homme (ou plutôt de la Femme dans leur cas). Chaque Révérende Mère du Bene Gesserit possède en elle une Mémoire Seconde s’étendant sur des millénaires lui permettant de mesurer avec soin les conséquences de toutes les décisions politiques. Un second ordre peut être rajouté au côté du Bene Gesserit, le Bene Tleilax qui, bien que radicalement différent, entretient des relations privilégiés avec les Révérendes Mères puisque ces membres sont spécialistes des manipulations génétiques et aident ainsi le programme de l’eugénisme, programme visant à créer le Kwisatz Haderach.
Ces trois pouvoirs s’équilibrent de façon cohérente, endiguant la plupart des crises et jouant sur le monopole total de l’économie, des transports et de la politique. La Tripode limite ainsi le pouvoir de l’Empereur, l’empêchant de faire sombrer l’Empire dans la dictature. Le seul point faible de cette entente est la dépendance de chacune des organisations à l’Epice d’Arrakis, ce qu’utilisera Paul Muad’Dib pour prendre la place de Shaddam IV après la bataille d’Arrakeen.



Synopsis


Dune (1965)

De tout l’Empire, il n’y a pas de planète plus inhospitalière que Dune, son désert infini et aride, ses Vers des Sables, ses Tempêtes, et dont la denrée la plus rare n’est autre que l’eau, pourtant source de vie.
Lorsque le Duc Leto Atréides reçoit cette planète, ancien fief Harkonnen, de la part de l’Empereur Shaddam IV, il flaire le piège et sait que ce n’est pas par bonté. Dune recèle de la ressource la plus rare et la plus convoitée de tout l’Empire : l’Epice.
Il ne peut cependant refuser un tel présent et se voit contraint d’entrer dans le piège des Harkonnens sans pouvoir y réchapper. Préparant sa défense et tentant de parer une attaque indétectable, le Duc ne voit pas que la menace vient du docteur Suk, Wellington Yueh, un proche piégé par le Baron et forcé à livrer le Duc à ses ennemis héréditaires.
Alors que Leto Atréides noue des liens diplomatiques avec les habitants d’Arrakis, les Fremens, la trahison se fait et une armée inimaginable déferle sur la planète, anéantissant les forces de la Maison Atréides.
Aidés par Liet Kynes, planètologiste impérial, sa concubine Jessica, Sœur du Bene Gesserit, et son fils Paul, formé aux arts Bene Gesserit et éduqué comme un Mentat, réussissent à s’enfuir vers un lieu tout autant hostile, le Désert. Là, ils espèrent entrer en contact avec les Fremens, afin de retrouver refuge et d’échapper aux terribles Sardaukars.
L’abondance d’Epice dans l’environnement et son éducation Bene Gesserit donnent à Paul un pouvoir au-delà de toute imagination : la prescience, qui lui indique de s’allier avec le peuple du Désert et de provoquer un Jihad meurtrier. Mais les Fremens ne sont pas prêt à s’allier avec les Atréides, et Paul n’est pas encore en mesure d’accepter l’inéluctable Jihad.
Il reste cependant une carte dans la manche de Jessica : l’utilisation de la légende du Kwisatz Haderach inventée par les Sœurs Bene Gesserit, la Missionaria Protectiva, et qui s’est déjà propagée dans le peuple arrakien. Mais Paul est-il vraiment le Messie tant attendu ?


Le Messie de Dune (1969)

Paul Atréides a triomphé de ces ennemis, les Maisons Impériales des Harkonnen et des Corrino. Douze ans après, le Jihad lui a permis de conquérir l’Univers, avec l’aide de ces Fremens.
Un avenir radieux semble s’éclairer pour l’Empereur Muad’Dib. Ses pouvoirs de prescience donnés par l’Epice lui permettent de connaître où et quand ses ennemis frapperont. Plus rien ne peut l’arrêter, du moins le croit-on.
Tous ces ennemis, la Guilde Spatiale, le Bene Gesserit, l’ancienne Maison Impériale Corrino et le Bene Tleilax, se rassemblent afin de percer le secret de sa prescience et créer un attentat inéluctable aux yeux de l’Empereur : la création du Ghola Duncan Idaho pour faire une réplique de la stratégie du Cheval de Troie. Muad’Dib sait que quelque chose se trame, qu’il ne fait pas l’unanimité dans son Empire, et que la trahison même pourrait venir de fidèles Fremens n’ayant pas beaucoup approuvé le Jihad sanglant qu’il a effectué pendant ces douze dernières années. Mais la Guilde étant derrière la machination, la prescience de Muad’Dib est aveugle devant leur projet, et seuls des bribes extrêmement floues lui parviennent.
Cependant, les presciences de ce dernier, toutes autant de possibilités de changer le futur, lui montrent un avenir où la mort est inéluctable, sa mort. Il n’a que le choix entre plusieurs suicides. Pour échapper à cela, il doit mater ces ennemis, mais les conséquences à payer, à savoir la destruction de son œuvre, seraient bien trop lourdes pour tout l’Univers.
Le prescient n’a sans doute que la liberté de choisir son sacrifice.
Mais quelle trace laisserait son Jihad s’il n’a aucun héritier pour reprendre les rênes de son Empire ?


Les enfants de Dune (1976)

Paul Muad’Dib s’est exilé dans le Désert depuis maintenant dix ans, laissant ses enfants, Leto et Ghanima, sous l’enseignement d’Irulan et son Empire entre les mains de sa sœur, la Régente Alia.
Après vingt ans passés sur Caladan, Dame Jessica revient sur Dune pour des raisons obscures. Sa nouvelle allégeance aux Révérendes Mères du Bene Gesserit ne présage rien de bon, et il se pourrait qu’elle soit intéressée par les attributs génétiques merveilleux des jumeaux Atréides. Alia, consciente que son statut d’Abomination au sein des Révérendes Mères, met au point un plan pour écarter sa mère des jumeaux, et ainsi avoir le champ libre pour gouverner sur l’Empire en tant qu’héritière légitime du trône. Cependant, l’Abomination est une réalité, et le Baron Harkonnen prend peu à peu le contrôle de sa petite fille pour assouvir sa soif de pouvoir et de vengeance. Mais une rumeur circule comme quoi un Fremen aveugle venu du Désert Profond et nommé le Prêcheur, serait en vérité Paul Muad’Dib, et qu’il remettrait en cause la déification des dirigeants de l’Empire, dont Alia. Se peut-il que Paul soit encore en vie ?

De son côté, la sœur d’Irulan, la Princesse Wensicia, prépare son plan pour tuer les jumeaux et neutraliser les Atréides, afin que son fils Farad’n accède au pouvoir qui était celui de son grand-père Shaddam IV.
Pour sa part, Stilgar le Naib, commence à douter : comment accomplir le devoir que Muad’Dib lui a confié, à savoir éduquer ses enfants qui ont pourtant une Mémoire Seconde leur donnant un sagesse infinie, dépassant de loin de le vieux Fremen.
La trahison surgit de toute part, et les jumeaux vont devoir passer au travers de toutes ces conspirations. Dans un monde où les morts dominent à présent les vivants, Leto entrevoit son avenir et va affronter ses opposants dans un combat sans merci dont l’enjeu, au-delà de la prescience ou la longévité, n’est autre que la toute puissance et peut-être l’immortalité.


L’Empereur Dieu de Dune (1981)

Trente cinq siècles de règne de l’Empereur Dieu Leto II, trente cinq siècles de Paix Impériale, le Sentier d’Or, pour conjurer la terrible menace de l’extinction de l’espèce humaine. La Guilde et le Bene Gesserit sont soumis au Tyran, à son contrôle total de l’Epice ; les Tleilaxus et les Ixiens tentent encore et toujours d’envoyer des versions piégées du ghola Duncan Idaho, mais rien n’y fait. Tous sont des serviteurs de l’Empereur, et personne ne peut oser lui faire face.
Dune a subi des changements radicaux au niveau climatique, débutés au temps de Muad’Dib, qui ont amené la destruction totale des Vers des Sables, dont le Tyran est le dernier représentant.
Cependant, la résistance ne faiblit pas, malgré la mémoire génétique quasi-infinie et l’immortalité de l’Empereur Dieu. Les Ixiens sont chargés de lui envoyer la femme parfaite, issue d’une éprouvette et chargée à son insu de le séduire et de le détruire, Hwi Noree ; les Tleilax s’acharnent avec leurs gholas. De son côté, Siona Atréides, dernière de la lignée du même nom et descendante de Ghanima et Farad’n, jure de faire tomber Leto et prépare une rébellion sans précédent.
Au centre de tout cela, le Tyran. Du haut de ces trois millénaires, de sa Mémoires Seconde et de sa Prescience, il ne craint plus personne. Aucun ennemi ne peut se dresser contre lui, pas même la Guilde Spatiale et ses Navigateurs. Seulement, l’Empereur s’ennuie. Serait-ce pour cela qu’il se laisse séduire par Hwi, qu’il se désintéresse totalement du ghola Duncan qu’il connaît par cœur et qu’il laisse la résistance s’organiser ? A moins que l’Histoire ne se répète et que la Prescience l’amène vers une multitude de futurs où seule sa mort est possible ? Ou peut-être que tous ces évènements sont sensés conduire l’humanité vers le fameux Sentier d’Or...


Les Hérétiques de Dune (1984)

Plusieurs milliers d’années se sont écoulés depuis la chute du Tyran Leto II, mais son règne a marqué l’humanité à jamais : sa mort a entraîné la Grande Famine, la Dispersion de l’humanité à travers l’Univers, assurant la survie de l’humanité conformément à ces plans. Les temps ont bien changé, l’apparition des non-vaisseaux a rendu obsolète le contrôle total de la Guilde Spatiale.
La Mère Supérieure Taraza doute que la planète Dune, devenue Rakis, reste le centre de toutes les intrigues, car le Bene Tleilax a appris à produire le Mélange sans les Vers des Sables. L’instabilité politique devient comme une épée de Damoclès pour le Bene Gesserit, il faut agir, ou du moins être à l’affût du moindre signe. L’Univers n’avait pas été aussi tendu depuis longtemps.
C’est sur Rakis que les premiers signes se produisent : une enfant semble pouvoir commander aux Vers des Sables, pouvoir que les Fremens ont perdu depuis très longtemps, depuis la fertilisation de Dune il y a plusieurs millénaires de cela. Les Bene Gesserit envoient la Révérende Mère Odrade, descendante des Atréides, pour vérifier si l’enfant est celle qu’ils attendaient depuis si longtemps.
Tout autour de l’Empire, on voit revenir les Egarés de la Grande Dispersion, avec parmi eux les Honorées Matriarches, qui semblent résolues à exterminer le Bene Gesserit. Il faut s’armer. Le Bashar Miles Teg est chargé de l’éducation militaire du douzième ghola Duncan Idaho des Révérendes Mères. Mais ce retour des Egarés sème déjà le doute, que cherchent-ils ? Que fuient-ils ? Et pourquoi cette explosion de violence ? Les deux Ordres du Bene Gesserit et du Bene Tleilax, dirigés respectivement pas la Mère Supérieure Taraza et le Danseur Visage Waff s’allient pour contrer ces Furies de la Dispersion, mais il faut faire vite, leur avancée est trop rapide.


La Maison des Mères (1985)

Dune a été détruite, atomisée, stérilisée. Les Honorées Matriarches envahissent tout l’Empire en une vague déferlante massacrant tout sur son passage. Une à une, les planètes tombent entre leur main. Le Bene Gesserit est la seule organisation à encore pouvoir faire face aux Furies de la Dispersion.
Darwi Odrade, devenue Mère Supérieure, mise sur l’enfant ghola Miles Teg, issu du célèbre Bashar mort sur Rakis lors de son atomisation, dont l’éducation est assurée par le ghola Duncan Idaho. Mais l’éveil du Bashar s’annonce une tâche délicate et lente, et l’attente n’est pas suggérée par les temps qui courent. Affronter militairement les Honorées Matriarches semble être une tentative suicidaire, il faut passer à la spécialité de l’Ordre : la diplomatie.
D’autant plus qu’une Honorée Matriarche, Murbella, est passée de leur côté grâce au ghola Duncan. Une idée surgit alors : si elle survit à l’Agonie, la possibilité de voir une union entre les deux organisations serait augmentée, et l’équilibre pourrait revenir. Une ultime tentative est donc tentée par Darwi Odrade, elle demande à la Très Honorée Matriarche une négociation. Cette dernière accepte : elle s’attend à une capitulation sans condition.
L’entreprise est extrêmement risquée, et Odrade sait que si la paix revenait, l’humanité serait soumise une nouvelle fois à une Dispersion, rien de moins.


Les Chasseurs de Dune (2007)

A venir



Figures Importantes



Leto Atréides Second du nom
Dévoile les intrigues des Enfants de Dune et de l’Empereur Dieu de Dune

Leto_Atr_ides

« Je suis sur le sable, dans la chaude clarté du jour, et pourtant il n’y a pas de soleil. C’est à ce moment que je comprends que je suis le soleil. Ma lumière se déploie en un Sentier d’Or. Au moment où je comprends cela, je sors de moi-même. Je me retourne, m’attendant à me voir devenir soleil. Mais je vois autre chose : je ne suis qu’un dessin d’enfant. Mes yeux sont des éclairs et mes bras et mes jambes de simples bâtons. Pourtant, je tiens un sceptre dans ma main gauche, un vrai sceptre, qui n’a rien à voir avec l’espèce de gribouillis que je suis. Alors, le sceptre bouge et je suis terrifié. Et cela m’éveille ; pourtant je sais que je continue de rêver. C’est à ce moment que je prends conscience d’être enfermé dans quelque chose –une armure qui suit les mouvements de ma peau. Je ne peux voir vraiment cette armure, mais je la sens. C’est alors que la terreur me quitte, car je sens que cette armure me donne la puissance de dix milles hommes. », Leto II, récit d’un rêve.


Il existe deux Leto Atréides Second du nom dans le Cycle de Dune, tous les deux fils de Paul Muad’Dib Atréides, et il est important de les différencier.
Le premier ne sera qu’évoqué et n’apparaîtra jamais dans l’Histoire, c’est le premier fils que Paul aura avec Chani et qui se fera tuer à l’âge de deux ans par des Sardaukars de l’Empereur Shaddam IV lors d’un raid sur la population Fremen.

Le second a quand à lui la place la plus importante du Cycle, il est le Messie tant attendu par les Fremens et le Kwisatz Haderach des Révérendes Mères du Bene Gesserit, qui aura pour mission de répandre le Sentier d’Or dans tout l’univers. Même, son pouvoir de Kwisatz Haderach sera bien supérieur à celui prévu par le Bene Gesserit grâce à un père qui était lui-même un Messie potentiel, élément imprévu dans le plan des Sorcières.
Fils naturel de Paul Muad’Dib et de Chani, il est aussi le frère jumeau de Ghanima avec laquelle il est extrêmement proche et avec qui il partage tout. Très précoces grâce à leurs gènes Atréides et à l’abondance d’Epice à leur naissance, ils ont en leur for intérieur les Mémoires Secondes des Bene Gesserit qu’ils ont de façon inné, tout comme Alia. Cependant, ils ne deviendront pas une Abomination comme elle, même s’ils en ont les prédispositions. Refusant de libérer leur pouvoir aussi jeune –ils sont alors âgés de dix ans- ils réussiront ainsi à canaliser les instincts d’Abomination qu’ils ont en eux.
Très vite, Leto attendra la Prescience et découvrira le fabuleux et tangible destin qui l’attend : la création du Sentier d’Or, le chemin de la sauvegarde de l’humanité. Un tel ouvrage ne peut pas être fait par un humain, et c’est pour cela qu’il fera un choix que son père n’avait pu se résoudre à prendre, la fusion avec les Truites des Sables d’Arrakis, formes haploïdes des Vers des Sables, afin d’atteindre la toute puissance et l’immortalité. Cette fusion lui donnera un corps de Ver des Sables long de sept mètres, sur deux de large, la peau grise des Vers, ses pieds devenus des moignons handicapant plus qu’autre chose et avec son visage humain, son seul point faible qui sera la seule preuve de son appartenance à l’humanité.
Il imposera ainsi pendant trente cinq siècles son règne qui sera marqué par une paix forcée à l’humanité, la Paix de Leto, destinée à faire comprendre aux Hommes que les pulsions humaines sont tournées vers la guerre et le chaos, malgré les croyances habituelles. Il sera ainsi connu son le nom du Tyran ou de l’Empereur Dieu, et aura la réputation, fondée sur certaines vérités, d’être cruel au point de se considérer comme l’ultime prédateur naturel de la race humaine, c’est-à-dire un mal nécessaire capable de grands maux pour le bien universel et éternel. Il ne fera cependant pas les mêmes erreurs que son père et utilisera la Prescience de façon limitée, d’un pour ne pas risquer de voir sa propre mort comme Muad’Dib, de deux pour ne pas avoir un contrôle illimité sur son Empire. Cette raison est donnée par le fait qu’il encourage la rébellion dans cette paix forcée afin d’assouvir certaines pulsions humaines, mais aussi pour le distraire. Car le pouvoir quasiment Divin de l’Empereur Dieu est tel que les trente cinq siècles qu’il a passé au pouvoir sont d’un mortel ennui en raison de cette Paix de Leto ; ce qui sera l’une de ces failles qui le plongera dans ces pensées lors d’une entrevue avec son Duncan et qui amènera ce dernier a tenter de l’assassiner en vain.
Malgré sa sagesse et le fait qu’il prône la Paix de Leto, il arrive par moment que l’Empereur perde le contrôle de lui-même et qu’apparaisse le « Ver », comme l’appelle Moneo Atréides, qui est synonyme de violence et de carnage, sans doute que même Leto ne peut contrôler entièrement les instincts animaux qui l’habitent.
Son règne sera principalement marqué par la création de son armée personnelle, les Truitesses, composée exclusivement de femmes, qui seront commandées par le ghola Duncan Idaho, créé en série par le Bene Tleilax sur commande du Tyran. C’est l’un d’eux qui, allié à une descendante Atréides nommée Siona, fille de Moneo, parviendra à le tuer en le plongeant dans un fleuve arrakien, mortel pour le Ver des Sables qu’il était devenu. Cet attentat aura été prévu par le Tyran qui l’affrontera conformément à ce qui était prévu, et engrangeant la Grande Dispersion, l’humanité enfin débarrassée du joug du tyran, partira peupler des planètes et des systèmes lointains, réalisant ainsi le Sentier d'Or envisagé par Leto et assurant la pérennité de l’espèce humaine. Le plus tragique dans cette mort restera sans doute le fait que l’Empereur Dieu s’y conformera par amour pour Hwi Noree, la femme issue des manipulations génétiques des Tleilax sensée être parfaite, et acceptera sa chute afin de ne pas passer le reste de son règne sans elle à ces côtés.
Sa mort permettra à Dune de reprendre un cycle naturel, avec la création de nouvelles Truites des Sables issu de son corps qui permettent de jeter les bases d'un nouveau cycle pour les vers des sables, chacune de ces créatures possédant une perle de la conscience de l’Empereur Dieu et gravant à jamais l’Histoire Universelle.


Duncan Idaho
Dévoile en partie les intrigues du Cycle de Dune


Duncan Idaho est le personnage récurrent du Cycle de Dune, apparaissant dans tous les tomes de la saga. Il peut être considéré comme le héros du cycle, puisqu’il joue un rôle extrêmement important dans chacun des livres sans pour autant en être le personnage principal. C’est le point de repère et d’ancrage dans ce Cycle s’étendant sur plus de cinq millénaires.

Dans le premier tome, Duncan est un grand guerrier de Ginaz et le Maître d’Arme des Atréides, lieutenant du Duc Leto Atréides aux côtés de Thufir Hawat et Gurney Halleck. Son enfance l’ayant confrontée aux horreurs perpétrées par les Harkonnens -son père et sa mère seront tués par Glossu Rabban au cours de jeux dans l’arène et il sera traqué par divertissement lors d’une chasse à l’homme, loisir typique des Harkonnens-, il leur voue une haine sans borne et jure de les faire tomber jusqu’au dernier, même au prix de sa mort.
Arrivant sur Dune, il est nommé Ambassadeur du Duc auprès des Fremens et est chargé d’entretenir des relations diplomatiques courtoises entre eux afin de s’en faire de sérieux alliés. Il sera notamment investi de la mission de surveiller Dame Jessica, alors soupçonnée d’être une traître, et il fera la gaffe de le lui révéler après avoir consommé trop de bière d’Epice. Lors de la fuite de Paul et Jessica dans le désert, il les protégera des Sardaukars en en tuant plus de vingt avant de succomber et de mourir pour la première fois.
Un guerrier Sardaukars impressionné par ses capacités de combat prendra son corps tombé au combat et le ramènera au Tleilax pour en faire un ghola. Ces derniers le créeront une dizaine d’année plus tard afin de piéger Paul Muad’Dib, en implantant dans sa chair le meurtre de son Duc, et le renommeront Hayt. Il sera nanti de pouvoirs mentats et zensunni qu’il ne possédait pas dans sa première vie.
Il retrouvera au final sa mémoire originelle après avoir résister à l’envie du meurtre de Paul, réussissant l’épreuve de volonté implantée dans son intellect. Il épousera alors la Régente Alia, sœur de Paul.
Découvrant beaucoup plus tard qu’elle est au bord de la folie et que le Baron Harkonnen, son ennemi héréditaire, s’empare peu à peu d’elle, il la trahira et se joindra à la Maison Corrino, bafouant par la même occasion l’honneur de Stilgar qui le tuera, obligeant ce dernier à sortir de sa neutralité et à s’engager, ainsi que ces troupes Fremens, contre l’Abomination Alia.
S’en suivra alors une succession de gholas Duncan qui seront commandé aux Tleilaxus par et pour l’Empereur Dieu qui cherchera à faire naître en eux un comportement particulier chez ces gholas. Malheureusement, la plupart des duplicata de Duncan Idaho finiront par mourir sans avoir atteint cette objectif, soit tué par l’Empereur lui-même, soit mourrant de vieillesse.
La version qui rencontrera Siona finira par dépasser sa condition de ghola grâce à l’aide de la descendante du Tyran, qui est le fruit du programme génétique de Leto, et les deux obtiendront le pouvoir d’échapper à la prescience de l’Empereur, leur permettant de comploter un attentat contre lui qui le tuera, comme il l’avait prédit et souhaité.
Plus d’un millénaire plus tard, les Révérendes Mères du Bene Gesserit le dupliqueront encore et encore afin de profiter de son génie tactique de la guerre pour affronter les Honorées Matriarches. D’abord mentor du Bashar Miles Teg, il mourra avant d’être ressuscité dans une version particulière demandée par le Bene Gesserit : ce sera la première fois qu’un ghola sera cloné en un nouveau né qui devra être complètement éduqué par les Sorcières qui assureront sa formation en même temps que son élève Miles Teg. Retrouvant sa mémoire au prix d’une scéance de torture psychologique très éprouvante, il sera apte à aider les Sorcières dans leur lutte désespérée contre les Honorées Matriarches et réussira à faire une captive parmi elle, Murbella, qui deviendra sa compagne et une Sœur, avec qui il aura un enfant. Après avoir été éduqué par le Bashar Miles Teg, il va devenir son mentor et lui enseigner ce que ce dernier lui avait appris lorsqu’il n’était pas encore un enfant ghola.
Il participera en compagnie d’Odrade et Murbella à l’Ultime Dispersion.


Paul Muad’Dib Atréides
Dévoile en partie les intrigues de Dune et du Messie de Dune


« Il n’existe nulle séparation entre les dieux et les hommes : les uns et les autres se mêlent parfois sans distinction possible. », Proverbe de Muad’Dib.


Héros des deux premiers tomes du Cycle, Paul est le fils du Duc Leto Atréides et de Dame Jessica. Il fut éduqué d’après les enseignements Mentats et Bene Gesserit qui contrarièrent les plans génétiques des Révérendes Mères et les effrayèrent au point que la rumeur du Kwisatz Haderach se répandit sur Arrakis. Cette inquiétude n’était pas folle puisque lorsqu’il entrera en contact prolongé avec le Mélange, il obtiendra les pouvoirs de prescience du Messie et lui montreront un avenir cruel et inéluctable.
Réfugié avec sa mère chez les Fremens qui le renommeront Usul, le pilier, il tombera amoureux de la fille de Liet Kynes, Chani, et en fera sa concubine. Guidé par ses visions, il ne pourra échapper à sa déification par les Fremens croyant en la Missionaria Protecta et se verra contraint de faire le Jihad de Muad’Dib, totalisant plus de soixante milliards de victimes en dix années.
Devenu Empereur après avoir épousé Irulan, fille de Shaddam IV, avec laquelle il entretient des relations froides, distantes et purement politiques, Paul Muad’Dib se verra porter un fardeau qu’il n’a pas voulu mais qu’il doit endossé pour le plus grand bien de l’Empire. Il sera alors coincé entre ces obligations politiques et sa volonté de se retirer du pouvoir avec Chani afin de terminer ses jours paisiblement, mais la prescience lui indiquera que toute abdication de son pouvoir entraînerait des conséquences effroyables pour l’Empire.
Victime d’un attentat contre sa personne et auquel il ne pouvait échapper, il deviendra aveugle mais continuera de « voir » le monde qui l’entoure grâce à ses visions. Ce sera à ce moment que même ses fidèles Fremens le craindront vraiment, voyant en lui l’incarnation d’un démon capable de voir avec des orbites creuses. Cependant, lassé de cette dépendance à la prescience, il finira par devenir totalement aveugle lorsqu’on lui annoncera la mort de sa Chani. Il pourra toutefois voir une dernière fois le monde qui l’entoure par les yeux de son second fils Leto, alors né depuis seulement quelques heures, ce qui lui permettra de tuer Scytale le Danseur-Visage et mettra fin à sa terrible conspiration.
Il se rendra compte alors du pouvoir immense de son fils avec lequel il communiquera intérieurement, et comprendra pourquoi il n’avait pas prévu sa naissance, contrairement à celle de sa sœur Ghanima. Il saura que ce n’était pas lui le Kwisatz Haderach, et comme le veut la coutume Fremen qui veut qu’on abandonne les aveugles au désert, il ira en exil dans la demeure de Shai Hulud laissant l’Empire entre les mains de sa sœur Alia. Ces dernières paroles révèleront le fardeau qu’on lui enlève puisqu’elles seront « Maintenant je suis libre ! ».


Dame Jessica
Dévoile en partie l’intrigue de Dune et des Enfants de Dune

Dame_Jessica

Née des sélections génétiques du Bene Gesserit avant d’en faire parti, Jessica Atréides est la fille naturelle du Baron Vladimir Harkonnen et le chaînon entre les deux Maisons en conflits des Atréides et des Harkonnens. Concubine du Duc Leto, elle n’est pas officiellement son épouse dans un but purement politique : afin de laisser un espoir aux autres Maisons de faire une alliance par le mariage avec les Atréides. Mais il ne fait aucun doute qu’elle aime réellement son Duc puisque contrairement aux plans des Révérendes Mères et pour satisfaire Leto Atréides, elle mit au monde un garçon et l’éduqua selon les principes Bene Gesserit. A partir de ce moment, elle est considérée comme une traîtresse par l’Ordre, et sa réputation ne fera que s’empirer lorsqu’elles apprendront qu’elle était devenue Révérende Mère alors qu’elle était enceinte d’une fille qui deviendra l’Abomination.
Avant la mort du Duc Leto, les Harkonnens cacheront le traître Yueh en envoyant de faux messages explicitant qu’elle est de mèche avec eux, ce que le Duc réprouvera fermement. Mais après sa mort, la thèse selon laquelle elle aurait vendu le Duc à ces ennemis sera la plus plausible ce qui amènera Gurney Halleck a faire une tentative d’assassinat sur elle, heureusement infructueuse.
Lorsque Paul deviendra Empereur, elle retournera sur sa planète natale de Caladan pendant vingt ans avant de revenir sur Dune sur ordre des Révérendes Mères à qui elle est devenue fidèle dans le but d’étudier leurs fabuleux attributs génétiques qui en ont fait des Abominations.
Plus tard, le Bene Gesserit lui donnera une dernière mission qui sera de vérifier si les deux jumeaux Atréides ont des prédispositions à l’Abomination et d’étudier la Régente Alia qui possède ces mêmes prédispositions génétiques tant redoutées par le Bene Gesserit.


Baron Vladimir Harkonnen
Dévoile en partie les intrigues de Dune et des Enfants de Dune

Baron_Vladimir_Harkonnen

Personnage aux traits grossier et d’une corpulence très forte, le Baron, comme tous les membres des Harkonnens se respectant, est l’ennemi héréditaire de la famille des Atréides et mettra tout en œuvre pour détruire cette Maison.
Son obésité est tellement exagérée qu’il doit en permanence se déplacer à l’aide de suspenseurs intégrés dans sa chair et qui lui permettent de maintenir la masse que ces os ne pourrait supporter une seule seconde. Cette aide mécanique lui confère une démarche dansante ajoutant du grotesque dans le personnage.
Mais il ne faut pas s’y méprendre, derrière cet aspect caricatural se cache une cruauté sans égale et une intelligence hors du commun. Craint même de ces propres hommes qu’il traite comme des chiens, le Baron n’a pas pour habitude d’être clément ou compréhensif. Il suffit de faillir dans le plan qu’il a monté visant à amener la Maison Harkonnen sur le trône Impérial pour subir ses foudres et dans la plupart des cas être tué. Il projette même les trahisons que ses subordonnés vont lui faire, parfois par paranoïa mais aussi souvent avec lucidité, et s’en débarrasse alors qu’ils pensaient être à l’abri de sa sentence. Il ira jusqu’à tuer le docteur Suk Wellington Yueh dans la précipitation sans calculer ce que sa mort prématurée pourrait lui enlever.
Toutefois, loin d’être fou, il sait qu’en devenant lui-même Empereur, il ne serait pas reconnu comme tel par les différentes Maisons. C’est pour cela qu’il monte tout un plan afin de faire monter sur le trône son neveu préféré Feyd-Rautha qui permettra à la bannière des Harkonnens de flotter sur tout l’Empire. Il est même prêt à ne pas se mêler des affaires de son neveu lorsqu’il sera Empereur, ce qui prouve bien qu’il est d’une très grande lucidité.
Le penchant le plus sombre de sa personnalité et le plus souvent suggéré par l’auteur qui s’amuse à dépeindre un ennemi dans la caricature la plus exagérée, est sans aucun doute son attirance pour les jeunes adolescents et qui lui faillira lui coûter la vie dans un attentat commandité par Feyd-Rautha.
Il sera assassiné par sa petite-fille Alia lors de la bataille d’Arrakeen qui le piquera avec un poison foudroyant. On peut y voir la symbolique de sa mort qui est provoquée par un enfant alors qu’il était attiré par les jeunes. Cependant, il réapparaîtra après sa mort dans la Mémoire collective de son assassine et la manipulera toujours dans le but de détruire la lignée des Atréides. Finalement, il disparaîtra définitivement lorsque cette dernière mourra et sa menace sur les Atréides disparaîtra à jamais.


Darwi Ordade
Dévoile en partie les intrigues des Hérétiques de Dune et de la Maison des Mères


Révérende Mère du Bene Gesserit née plus de mille ans après la Grande Dispersion causée par la chute du Tyran, elle est la fille naturelle du Bashar Miles Teg et d’une Atréides, descendante de Siona.
Après la mort de la Mère Supérieure Taraza, surnommée Tar, dans une embuscade d’Honorées Matriarches tendue sur Rakis, elle aura l’occasion de faire le « Partage » (pour plus d’informations, voir Révérendes Mères) avec elle est obtiendra le titre de Mère Supérieure. Elle aura alors pour responsabilité de mettre non seulement fin à la menace des « Catins de la Dispersion », mais aussi de développer une nouvelle Dune sur la planète du Chapitre afin de retrouver une source d’Epice primordiale à la survie de l’Ordre. Elle privilégiera un plan élaboré et audacieux pour sauver ses Sœurs à l’inverse de la stratégie guerrière et meurtrière des Honorées Matriarches.
Dans son ultime affrontement avec les Catins de la Dispersion, elle trouvera la mort, tel qu’elle l’avait prévue, et Murbella ayant un héritage mixte des deux Ordres prendra sa place en tant que Mère Supérieure et Très Honorée Matriarche, provoquant ainsi une nouvelle Dispersion.



Mondes


Dune/Arrakis/Rakis

Dune_Arrakis_Rakis

« Terre laide et aride ! [...] Il l’imaginait écrasée de soleil, sous le ventre monstrueux de la chaleur. Flancs de sable et flaques d’ombres. Démons du vent dansant sur les rochers, leurs ventres étroits et mouvants plein de cristaux d'ocre. Terre laide et aride, mais riche aussi. Vaste succession de gorges et de crevasses de sites étroits et sombres et d'immensités vides et battues par les vents, de falaises-remparts et de chaînes déchiquetées. Terre laide et aride qui ne demandait que de l'eau… et de l’amour. » , description de Muad’Dib devenu aveugle

Planète la plus invivable et la plus hostile de tout l’Empire, Arrakis est aussi la plus importante. Seule source de la substance la plus prisée et la plus rare de l’Univers, le Mélange, elle attire toutes les convoitises et le seul fait de la posséder donne un pouvoir incommensurable.
Dune porte bien son nom puisqu’elle n’est qu’un immense désert parsemé de zones rocheuses et de villes fortifiées et protégées par des Boucliers. Là-bas, l’eau est si rare que même l’Epice est moins importante aux yeux de sa population, les Fremens. Et pour cause, il n’y a aucune précipitation et le ciel est immaculé, vide de nuages.  Elle est constituée d’une faune et d’une flore singulière qui est adaptée au milieu extrêmement sec et dont le Maître est le Ver des Sables, Shai Hulud.
Après avoir été un fief de la Maison Richèse à la fin du Jihad Butlérien, elle fut sous la tutelle des Harkonnens qui, par leur tyrannie, firent s’accroître le marché noir de l’Epice avec les contrebandiers et la population Fremen fut repoussée dans le Désert où elle s’adapta.
Lors du règne de Leto II, la planète verra la prophétie s’accomplir et des jardins luxuriants apparaîtront, mettant fin à l’inhospitalité qui faisait sa réputation. Elle sera finalement détruite à la fin des Hérétiques de Dune, quand elle aura été renommée par les millénaires en Rakis, par les Honorés Matriarches voulant anéantir à sa source l’Univers en exterminant le Mélange.
Dune ne sera pas pour autant annihilée puisque le Bene Gesserit recréera sur sa planète mère une nouvelle Rakis.


Caladan/Dan

Caladan

Monde d’origine de Paul Atréides, il fut pendant vingt-six générations le fief de la Maison Atréides avant le lègue de Dune par Shaddam IV. C’est une planète qui contraste énormément avec Arrakis puisque sa description en fait une planète proche de la Terre par son aspect. En effet, la plupart des terres sont immergées et les précipitations sont importantes tandis que les vents sont puissants, sans pour autant nécessiter de mesure de contrôle climatique spéciale et coûteux.
Son économie est basée sur l’agriculture et en fait de Caladan un monde à l’aspect plutôt rural et médiéval, dont le riz Pundi constitue le principal produit d’exportation et où la viniculture et l’élevage de bovin y sont très développés.
Implanté depuis très longtemps sur la planète, la population caladienne est loyale à la famille des Atréides et forme une puissance militaire supplémentaire à la force de défense extrêmement puissante au niveau naval et aérien. Caladan est considéré comme une forteresse imprenable, ce qui amènera le Baron Harkonnen à créer son plan pour déplacer les Atréides sur Dune, une planète plus vulnérable que celle-ci.
Longtemps après la chute de l’Empire de Leto Atréides Deuxième du nom, la planète sera renommée Dan.


Salusa Secundus

Salusa_Secundus

Ancien pôle stratégique des Mondes de la Ligues à l’époque du Jihad Butlérien, Salusa Secundus devint par la suite la planète-prison de l’Empereur Shaddam IV où étaient envoyé les pires criminels de l’Empire. Monde extrêmement hostile dont la mortalité chez les nouveaux arrivants est supérieure à soixante pourcent, très peu d’informations filtrent dessus, sûrement parce que l’Empereur préfère ne pas dévoiler les activités peu avouables qui s’y passent.
La planète étant tellement hostile que son inhospitalité peut être considéré comme égale à celle d’Arrakis. D’ailleurs, selon une théorie de Hawat, la puissance des Sardaukars pourrait être dû au fait qu’ils sont d’anciens prisonniers de l’Empire que Shaddam IV avait engagé pour former son armée personnelle contre des richesses fabuleuses et des batailles rassasiant leur soif de combat. Lorsque le Baron apprit cela, il projeta de faire de Dune sa planète-prison afin de créer des guerriers du niveau des Gardes Impériaux, mais ce fut un projet avorté par la bataille d’Arrakeen.


Le Chapitre

Wallach_IX

Plus connue sous le nom de Wallach IX, c’est la planète mère du Bene Gesserit où sont formées les Acolytes et les Sœurs et où réside la Mère Supérieure.
On ne la connaîtra dans l’œuvre que dans le dernier volume, la Maison des Mères, où elle sera transformé de manière à devenir aussi aride et inhospitalière que Arrakis afin de pouvoir recueillir le dernier Ver des Sables encore en vie après la destruction par les Honorés Matriarches de la Planète-Désert. On y découvre alors les cataclysmes écologiques qui se produise pour cette transformation forcée constituant un très grand sacrifice de la part du Bene Gesserit.




Peuples/Castes/Espèces


Danseurs Visages

« Ses connexions nerveuses et musculaires ne ressemblaient en rien à celles des autres et il avait en plus la sympathico, un pouvoir mimétique qui lui permettait d’assumer l’apparence d’un autre être en même temps que sa psyché. », description de Scytale par la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam

Créations du Bene Tleilax, spécialisé dans les manipulations génétiques, les Danseurs Visages sont des êtres polymorphes, capables de prendre l’apparence de n’importe qui, ce qui en fait de préférence des assassins. Ce sont des sortes de caméléons humains, hermaphrodites et stériles utilisant des terminaisons nerveuses extrêmement complexes et originales pour changer de visage à volonté. Cependant, même en étant une copie physique parfaite, les Danseurs Visages de trahissent par de petits tics n’échappant pas à l’observation des Révérendes Mères.
Le Bene Tleilax a pour ambition d’en faire des êtres capables d’absorber, bien au-delà de l’apparence des individus, les souvenirs, la personnalité et la pensée des êtres substitués et par la même occasion devenir cette personne. Ceci pose cependant un problème assez amusant puisqu’en remplaçant parfaitement la personne, le Danseur Visage oublierait qu’il est un Danseur Visage et ne pourrait pas accomplir sa mission.
Le Danseur Visage le plus célèbre sera Scytale, qui participera au complot visant Paul Muad’Dib en compagnie de la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam, la Princesse Irulan et le Navigateur Eldric. Un deuxième Danseur Visage aura une importance dans le Cycle, Waff, qui participera au plan du Bene Gesserit pour contrer les Honorées Matriarches.


Fremens

Fremens

Le terme de Fremens désigne généralement les habitants d’Arrakis, mais il est souvent employé dans le livre pour nommer le peuple nomade et sauvage du Désert. Le peuple Fremen se différencie de la population urbaine par sa haine pure et simple des Harkonnens les traquant sans relâche, sa capacité de survie dans un milieu aride et asséché et une société guerrière et sanguinaire.
Conditionnés à la survie dans le milieu le plus inhospitalier de l’Empire, habitués à se battre sans la protection du Bouclier, éduqués pour se battre, les Fremens sont de formidables soldats pouvant tenir tête aux légions de l’Empereur Shaddam IV, les Sardaukars. Longtemps sous estimés par les Harkonnens et l’Empereur –les comptes du Baron suggéraient pas plus de 100 000 Fremens alors que le Mentat Hawat n’en comptait pas moins de cinq millions- les Fremens peuvent être considérés à juste titre comme les meilleurs combattants de l’Empire. Lors d’un raid des légions Impériales sur Arrakis, ces dernières faillirent perdre la bataille en ayant en face d’elles uniquement des enfants, des femmes et des vieillards. Impitoyables aux combats, leurs enfants ont pour habitude de se promener sur les champs de bataille lorsque cette dernière fait encore rage afin d’achever les ennemis au sol grâce à leur krys. Ils sont d’autant plus puissants et imbattables au combat qu’ils sont invincibles sur leur territoire d’Arrakis : capable de chevaucher les Vers des Sables et de devenir de véritables cavaliers détruisant tout sur leur passage, ils utilisent aussi leur connaissance météorologique et leur furtivité pour ne laisser aucune chance à l’adversaire.
Habitués à la sécheresse étouffante et aux étendues infinies de sable, la culture des Fremens donne une place primordiale à l’eau. Utilisant le distille, sorte de combinaison qui recycle les eaux évacuées du corps pour les rendre réinjectables dans l’organisme, l’eau est la chose la plus précieuse qui puisse exister à leurs yeux. Habitant la planète depuis des milliers d’années, il est pour eux impossible d’imaginer les océans et les pluies diluviennes, et la mort par noyade est une façon de tuer pour le moins farcesque et intéressante. Préservant cette ressource essentielle à la vie jusqu’à considérer les larmes de tristesse comme la manière la plus poussée de montrer son chagrin, ils stockent dans les grottes d’Arrakis des milliers d’hectolitres dans le but secret de rendre propice à la vie et verdoyante leur planète.
Leur environnement étant imprégné de l’Epice, ils en ingèrent une quantité phénoménale pour un organisme, prouvant leur constitution physique très importante, et altérant de façon très significative la couleur de leur yeux qui deviennent entièrement bleu foncé, caractéristique physique principale de ce peuple.
Fervents croyants, la Missionaria Protectiva implantée par le Bene Gesserit depuis des siècles est une sorte de culte qui les poussera à accompagner Muad’Dib dans son Jihad sanglant.


Gholas

Créés par le Bene Tleilax, les gholas sont des clones sortis des cuves axolotl générés à partir de cellules de défunts. Ils ne possèdent cependant pas la mémoire originelle de la personne clonée, lacune que les Tleilax essayèrent pendant des générations de combler en vain, et sont souvent commandés par les Maisons riches comme une source de divertissement. Car cette absence de mémoire originelle permet aux Tleilax d’implanter ce qu’ils veulent dans l’esprit du ghola, même le crime comme en témoignera le ghola le plus connu, Duncan Idaho, cloné plus d’une centaine de fois dans tout le Cycle de Dune, et dont le premier clone renommé Hayt aura été programmé pour tuer Paul Muad’Dib. Cependant, cette tentative sera finalement vaine et le ghola retrouvera la mémoire de sa vie passée.
A partir de ce moment, les Tleilax exploiteront cette possibilité pour l’intégrer à tous ces gholas, qui deviendront des copies exactes du sujet au moment de sa mort et pourvu de tous les souvenirs du ghola avant sa résurrection, la mémoire originelle du sujet fusionne alors avec celle du nouvel être. Cela se traduira sur Duncan Idaho par le fait qu’en retrouvant sa mémoire originelle, il retrouvera aussi la mémoire de tous les gholas qui l’ont précédé, atteignant à la fin une mémoire de plus de trois milles ans.
Après la chute de Leto Atréides Second du nom, le Bene Gesserit achètera le secret de la création des gholas au Bene Tleilax et produira ces propres gholas Duncan.


Honorées Matriarches

Les Honorées Matriarches forment une organisation apparue après la chute du Tyran Leto II, ce qui a répandu la rumeur comme quoi elles seraient un croisement entre les Truitesses de l’Empereur Dieu et des Révérendes Mères dont la discipline se serait relâchée avec l’éloignement causé par la Grande Dispersion. Cependant, il est impossible de connaître précisément  leurs origines.
Organisme composé de femmes, elles ressemblent en beaucoup de point aux Sœurs du Bene Gesserit, notamment dans le paroxysme musculaire qui en fait de combattantes extrêmement violentes et dangereuses au corps à corps. La principale différence entre les deux ordres est que les Honorées Matriarches s’étendent par milliard dans tout l’Univers, car dénuée des planifications stratégiques dignes du Bene Gesserit, elles ne visent l’extension et la victoire que par la violence et le surnombre.
Ennemies héréditaires du Bene Gesserit contre qui elles sont en guerre ouverte, elles détruiront sans remord un bon nombre de planètes à coup d’atomiques, dont Dune, annihilant ainsi le seul moyen de production d’Epice de l’Univers et touchant au cœur le Bene Gesserit qui en est fortement dépendant ; les Honorées Matriarches étant dépendantes d’une substances chimiques à base d’adrénaline colorant leurs yeux d’orange lorsqu’elles se mettent en colère, elles ne seront pas affectées par cette perte inestimables de l’humanité. Elles seront gentiment renommées par leur ennemis « Catins de la Dispersion », surnom du à leur pouvoirs sexuels très développés.


Mentats

« Beaucoup de choses que nous faisons tout naturellement nous deviennent difficiles dès l'instant où nous les intellectualisons. Il arrive qu'à force d'accumuler les connaissances sur un sujet donné nous devenions ignares. », Texte Mentat n°2

Ordinateurs humains « créés » pour substituer les machines pensantes après le Jihad Butlérien, les Mentats sont formés à utiliser des capacités de raisonnement et d’observation à un niveau extrême, et sont capable de déduire tout le contexte environnemental qui les entoure d’après seulement quelques informations. Ils possèdent des capacités de déductions, de corrélation et de projection très proches de celles des ordinateurs qu’ils remplacent. Par le procédé de Computation, ils recherchent sans relâche les trames logiques aux évènements et prévoient toutes les possibilités de futures envisageables. Ce pouvoir peut être assimilé à celui de Prescience de Muad’Dib, même s’il diffère dans le fait qu’ils ne voient pas, seuls les raisonnements leur permettent d’atteindre ces conclusions de logique extrême.
Ils se caractérisent physiquement par des sourcils broussailleux et des lèvres légèrement rougies, coloration due aux drogues qu’ils prennent pour décupler leurs facultés cognitives.
Les mentats les plus connus du Cycle de Dune sont Duncan Idaho, Thufir Hawat, Piter de Vries et le bashar Miles Teg.


Navigateurs

Navigateur_

« Chacun de ses lents mouvements faisait apparaître les nageoires de ses pieds, les membranes de ses mains, tandis qu’une pâle émanation orangée s’élevait des évents ménagés dans la cuve, faisant flotter dans le dôme le parfum du Mélange... Etrange poisson en un étrange océan. », Description d’Edric par Scytale.

Créatures difformes, sorte de croisement entre l’être humain et le poisson, parlant par télépathie, équipés de nageoires, et enfermés toute leur vie dans le seul habitacle qu’ils peuvent supporter : une cuve remplie de Mélange.
Membres de la Guilde, les Navigateurs sont les seuls êtres de l’Univers à, non seulement avoir le droit de piloter les vaisseaux interstellaires, mais en plus à pouvoir les piloter. Car étant drogués à l’Epice et entièrement dépendant de cette drogue psychique, ils sont assaillis de visions leur permettant de se passer de pilotage automatique depuis le Jihad Butlérien, et de connaître à l’avance le chemin qu’il leur faudra emprunter. Leur pouvoir de prescience est similaire à celui de Muad’Dib mais ils ne s’en servent que pour prévoir leur vol, et étant des prescients, ils échappent aux visions de l’Empereur tout comme il leur échappe.
A noter que la plupart des Navigateurs ne sont à l’aise que dans les liens particulièrement grand, montrant ainsi un malaise inné au fait qu’ils ne vivent que dans leur cuve de Mélange.


Révérendes Mères

Bene_Gesserit

Membres les plus hauts gradés de l’Ordre du Bene Gesserit, elles sont sous les ordres de la Mère Supérieure, elle-même Révérende Mère. Les Sœurs et les Acolytes doivent passer l’épreuve de l’Agonie de l’Epice, pendant laquelle elles absorbent l’Eau de la Vie (voir l’article du Ver des Sables), afin d’accéder à leur Mémoire Seconde qui en fait des Révérendes Mères.
Cette Mémoire Seconde est une capacité leur permettant d’accéder à la mémoire de tous leurs ancêtres féminins et acquérir une densité psychique et mémorielle qui donne une importance et une sagesse sans équivalent à leur jugement. Toutefois, il arrive que la Mémoire Seconde submerge la personne qui les contient, faute le plus souvent à une Agonie prématurée, et la folie peut la prendre ; les personnes qui ont subi ce phénomène sont appelées « Abomination », et sont la plus grande crainte du Bene Gesserit. Ce sera le cas de la sœur de Paul Muad’Dib, Alia, qui succombera à la voix intérieure de son grand-père le Baron (même si c’est un homme^^). Lorsqu’une Révérende Mère a réussi cette épreuve, elle peut ainsi faire le « Partage » qui consiste en le transfert de sa mémoire première et seconde à une autre Révérende Mère, c’est d’ailleurs ainsi que le titre de Mère Supérieure se transmet grâce au « Partage » entre l’ancienne Mère Supérieure et la nouvelle.
Outre cet attribut mémoriel, les Révérendes Mères sont dotées de capacités physiques hors du commun qui en fait de redoutables adversaires au combat au corps à corps, faisant appel à leur hypersensibilité. Même, le paroxysme du contrôle musculaire et cellulaire est développé à un tel point qu’elles peuvent éviter les maladies, contrôler leur peur (notamment par le biais de la litanie), ou déterminer quel sera le sexe de l’enfant qu’elles mettront au monde (si elle le décide ainsi). Cette faculté apparaît lors de l’Agonie où les Sœurs doivent ingérer l’Eau du Faiseur, poison mortel, qu’elles sont obligées de transformer chimiquement en substance qui donne accès à la Mémoire Seconde pour ne pas mourir dans d’atroces souffrances. Toujours dans cette capacité surhumaine à se contrôler, les Sœurs du Bene Gesserit sont douées dans l’utilisation de la Voix, qui commande à quelqu’un un ordre grâce à certaines harmonies vocales.
L’éducation Bene Gesserit privilégie en particulier le développement du sens de l’observation qui permet de déceler le mensonge dans la voix de quelqu’un ou de savoir s’il a des intentions hostiles à leur égard.
Les Révérendes Mères sont aussi reconnues pour être spécialisées dans l’eugénisme et la recherche du Kwisatz Haderach, l’être doué d’une perfection génétique qui guidera les Hommes sur son Sentier d’Or.
Elles exploitent aussi abondamment le besoin humain de religion dispersant sur toutes les planètes des légendes impliquant des êtres doués de pouvoirs surnaturels, créées de toute pièce par la Missionaria Protectiva. Ainsi, les membres du Bene Gesserit pourront, si besoin est, obtenir rapidement un pouvoir politique et religieux sur une planète en s'adaptant aux légendes locales.
Toutes ces superstitions et ses capacités extraordinaires ont amené la population universelle à renommer les Révérendes Mères les « Sorcières », terme péjoratif mais prouvant bien la terreur qu’elles inspirent à l’Univers.


Sardaukars

Sardaukars

« C’était un beau combat. Nous n’avons perdu que deux hommes et répandu l’eau de plus de cent des leurs. », Fremen parlant des Sardaukars comme de valeureux combattants.

Soldats constituant l’Armée de l’Empereur, ils furent considérés pendant longtemps comme les plus grands et les pires guerriers de l’Univers. Aussi fort que dix soldats standard, capables de rivaliser avec les Bene Gesserit en combat singulier, leur force est prodigieuse. Accumulant les légendes les plus ignobles les unes que les autres, ils sont la figure noire et inavouée de toutes les armées ayant existé jusqu’à nos jours. Ayant été formés aux entraînements militaires les plus rudes qui ont presque éliminé leur instinct de survie, rien ne semble pouvoir les arrêter. Paul Muad’Dib dira que leur seule faiblesse est de n’avoir jamais connu la défaite, et donc de prendre les Fremens à la légère. Fiers et égoïstes, la bataille d’Arrakeen restera gravée dans leur mémoire comme leur première et plus cuisante défaite.
Cependant, leur fanatisme au combat ne fait pas d’eux des êtres stupides et dénués de raison, et bien que détestant plus que tout perdre au combat –chose rarissime-, ils savent arrêter de combattre lorsque tout espoir est perdu, comme ils le feront lors de la bataille d’Arrakeen.
Leur symbole, qui porte les couleurs de l’Empereur et qu’ils brandissent sur leurs étendards, est la spirale jaune de l’Imperium et le lion à crinière dorée.


Ver des Sables

Vers_des_Sables

« Et cela vint du sud-est. Un sifflement lointain, un murmure de sable, un chuchotement. Puis il vit la dune qui courait dans la clarté de l’aube et songea qu’il n’avait encore jamais rencontré de Faiseur aussi énorme, qu’il n’en avait même entendu parler. La créature devait mesurer plus d’une demi lieue et la vague de sable soulevée par sa tête était comme une montagne en marche », Description de l’Initiation Fremen de Paul Muad’Dib.

Connus aussi sous les noms de Shai Hulud ou le Faiseur, les Vers des Sables sont considérés par les Fremens comme les Divinités d’Arrakis. Ils proviennent des Truites des Sables, animaux inoffensifs et dérisoires dans leur taille comparée à leur forme adulte. Titans des temps anciens, leur taille oscille entre seulement cent mètres de long près des villes fortifiées et quatre cent mètres dans le Désert Profond, ce sont les plus grands prédateurs de la planète, voire même de l’Univers. Bien avant de le dompter, les Fremens le nommaient Shaitan (Satan), bien en opposition avec la déification dont il sera l’objet plus tard.
Ces monstres du Désert sont extrêmement agressifs et attaquent tout individu s’aventurant sur leur territoire, faisant du Désert de Dune un lieu totalement inhospitalier et quasiment impossible à traverser. La raison de cette férocité est leur sensibilité à la moindre vibration qui les irrite au point de leur donner une rage aveugle et orientée vers l’origine de ces vibrations.
Connaissant ce point faible, les Fremens mirent au point une façon de marcher spéciale, cassant le rythme des pas et se déplaçant de telle sorte à ce que Shai Hulud assimile les vibrations comme étant naturelle. Aussi, le peuple nomade du Désert utilise cette faiblesse dangereusement en activant des marteleurs qui attirent les Vers dans un leurre, leur permettant de se déplacer en toute sérénité sans se soucier des sables-tambours (zones sableuses sur lesquelles les vibrations des pas sont amplifiées et ne peuvent échapper au Faiseur). Dompté par les Fremens après des siècles d’errance, Shai Hulud est passé du stade de démon à celui de divinité lorsque le peuple du Désert se mit à le chevaucher, tel une monture gargantuesque et invincible. Sa dent est aussi utilisé en tant que poignard appelé krys et dont la possession est tellement rare et contrôlée (absolument aucun krys n’a été importé en dehors de Dune) qu’elle fait de son propriétaire un véritable Fremen.
L’aridité du climat d’Arrakis est propice à l’existence du Ver des Sables puisque l’eau agit sur lui comme le pire des poisons, quelques gouttes suffisant à le tuer. Les Fremens ont aussi développé le commerce de l’Eau de la Vie, utile pour former une Révérende Mère du Bene Gesserit, en extrayant l’eau contenu dans un petit Faiseur après l’avoir tué avec l’eau.
Il apparaîtrait aussi que le Ver et l’Epice sont inextricablement liés, mais la corrélation entre les deux reste un mystère (pour plus d’informations, voir l’Epice).




L’Epice

Dune

Provenance et récolte


L’Epice, aussi appelée Mélange, provient de la cohabitation entre l’eau et les Vers des Sables. Ces derniers ne pouvant vivre en présence de la première, ils disposent d’une forme haploïde pouvant être considérée comme une arme biologique, les Truites des Sables, insensibles au contact de l’eau et qui sont même irrémédiablement attiré par. Il suffit qu’une poche d’eau se forme sous le sable pour que ces derniers viennent s’y agglomérer, formant alors une poche hermétique d’où l’eau ne peut s’échapper. Il se produirait alors une réaction entre l’eau et les déjections des truites qui formerait le Mélange. Très vite, la poche deviendrait saturée de gaz carbonique et d’Epice, et remonterait lentement à la surface grâce en partie à l’activité des Vers des Sables qui remuent en permanence le désert, provoquant la déstabilisation des masses d’Epice. Arrivée à la surface, la poche explose, dispersant alors les Truites et l’Epice qui tapisse le sol, formant des gisements de Mélange.

Produite par les Vers des Sables et les Truites, l’Epice ne se trouve que dans le Désert Profond, territoire de Shai Hulud, ce qui rend son extraction et sa récolte très dangereuse. Ces derniers étant doués d’une sensibilité très forte aux vibrations non-naturelles et les moissonneuses de Mélange provoquant un boucan phénoménal, l’extraction de l’Epice sera toujours repérée par un Ver. Pour cette raison, la moissonneuse à l’allure de scarabée extrayant le Mélange est toujours portée par une Aile Porteuse et escortée par plusieurs ornithoptères chargés de surveiller les environs et la venue d’un Ver. Une fois alertée, la moissonneuse tente alors d’extraire le plus de Mélange possible avant de s’envoler et éviter l’attaque de Shai Hulud.


Pouvoirs

« Il voyait des gens. Il sentait la chaleur et le froid de probabilités innombrables. Il connaissait des noms et des lieux, éprouvait des émotions sans nombre, recevait des informations venues de sources multiples et inexplorées. Le temps était là pour sonder, goûter, examiner, mais pas pour façonner. Le tout était le spectre des possibilités du plus lointain passé au plus lointain avenir, du plus probable au plus improbable. Il voyait sa propre mort en d’innombrables versions. Il voyait de nouveaux mondes, de nouvelles civilisations. Des êtres. Des êtres. », Description de la première prescience de Muad’Dib.

Ce fut durant le Jihad Butlérien que l’Epice se propagea dans les Mondes de la Ligue en étant promue comme une substance gériatrique rallongeant de façon considérable la durée de vie de ceux qui la consomment. Le seul effet secondaire est que les yeux se colorent entièrement d’un bleu profond, et une consommation prolongée et quotidienne contraint à ingérer de l’Epice pendant toute sa vie pour ne pas mourir de son manque, le Mélange est une véritable drogue à laquelle on ne peut pas échapper. C’est d’ailleurs pour cela que ceux qui détiennent Dune peuvent exercer une telle pression sur la Guilde Spatiale qui en ait totalement dépendant ou les Ordres et les Grandes Maisons.
Elle est aussi utilisée par les Navigateurs pour avoir des visions prescientes leur permettant de mener à bon port leur navire et ce, sans l’aide des machines prohibées. Ce don de prescience se retrouvera aussi avec le Kwisatz Haderach potentiel Paul Muad’Dib, le premier a avoir des visions pouvant tout englober et non-limitées aux trajets interstellaires, ainsi que sa sœur Alia et son fils Leto Atréides Second du nom. Cependant, cette prescience semble être limitée et deux personnes douées de ce pouvoir ne pourront pas avoir de visions prescientes concernant sur l’autre.
L’Epice, saturant l’air d’Arrakis, est aussi utilisée pour faire des fibres textiles, du plastique, du papier... et on la retrouve dans toute la nourriture, spécialement le café d’Epice très apprécié dans tout l’Empire.




Dune d’après Lynch


Adaptation du premier tome du cycle par David Lynch paru en 1985, ce film n’a laissé aucun de ces spectateurs de marbre. Entre navet cinématographique et chef d’œuvre du septième art, les avis sont très partagés mais toutes les personnes l’ayant vu ne sont pas restées indifférente à cette vision très particulière de l’œuvre.
A la première ébauche du scénario, l’adaptation devait durer pas moins de cinq heures, mais faute de budget conséquent et sous la pression des producteurs, il dut supprimer un très grand nombre de scènes qui apparaîtront sous la forme de résumés avec voix-off de narration dans la version finale parue au cinéma. Finalement, la densité est telle dans ce film, où il faut connaître l’univers du livre pour ne pas être largué d’entrée, qu’il exige du spectateur une tension permanente pour suivre l’action, et ce malgré la beauté de l’image.

Beaucoup de fans du livre se sont partagés sur ce film quand à la vision singulière de Lynch, à la limite du kitch.
Que ce soit au niveau des décors, avec des habitations aux murs noirs aspirant toute la lumière (sans doute pour faire cuire les gens à l’intérieur) ; au niveau des costumes surchargés dans l’ensemble et des signes distinctifs des Mentats qui n’est autre qu’une affreuse pair de sourcils ; des personnages archétypales, tel le Baron Vladimir Harkonnen tellement caricatural qu’il en devient tout bonnement excellent ; des effets spéciaux parfois grossiers, notamment les yeux bleus des consommateurs d’Epice qui sont à la limite du fluo et provoqueraient des crises d’épilepsie aux plus sensibles ; David Lynch fait du livre une œuvre extrêmement kitch et donc sortant incontestablement de l’ordinaire. Tellement originale qu’elle sera en partie reniée par le réalisateur.


...Rien que moi. »



Images de Sparth© et Siudmak© - Biographie de Frank Herbert trouvée sur Wikipédia - Citations tirées des éditions françaises Robert Laffont© et traduites en français par Michel Delmuth

28 décembre 2007

Une femme douce certes, mais pas tant que ca...

Bonjour!!
Aujourd'hui, je viens de finir un livre, plutôt une nouvelle, traduit du russe, de Fiodor Dostoïevski, intitulée "Une femme douce".

Résumé:
Figurez-vous un mari dont la femme, une suicidée qui s'est jetée par la fenêtre il y a quelques heures, gît devant lui sur une table. Il est bouleversé et n'a pas encore eu le temps de rassembler ses pensées. Il marche de pièce en pièce et tente de donner un sens à ce qui vient de se produire. Dostoïevski lui-même définit ainsi ce conte dont la violence imprécatoire est emblématique de son oeuvre. Les interrogations et les tergiversations du mari, ancien officier congédié de l'armée, usurier hypocondriaque, retrouvent ici une force peu commune.
Le voilà qui se parle à liu-même, se raconte l'affaire et tâche de la tirer au clair. En dépit de l'apparente logique de ses discours, il se contredit maintes fois, aussi bien dans les raisonnements que dans ses sentiments. Il se justifie, il l'accuse, elle, il se lance dans des explications à côté, faisant montre tantôt d'une certaine grossiéreté de pensée et de coeur, tantôt de sentiments profonds. Peu à peu il parvient effectivement à voir plus clair et à "concentrer ses pensées sur un seul point". Les souvenirs qu'il évoque le conduisent irrésistiblement à la vérité.

Avis:
Je ne vois pour l'instant aucun défaut à ce livre, c'est surtout du à l'incroyable rythme auquel le recit est soumis. En effet, on a, au début, une femme décédée après s'être défénestrée. Une femme morte gît sur une table. Vous attendez-vous à connaître à connaître un récit aussi entrainant?? Le narrateur est le mari. Il nous fait revivre ses souvenirs, du moment où elle fut une de ses clients(il était prêteur sur gages), de la demande en mariage etc. Ensuite, on atteint vraiment le sommet, lorsqu'ils commencent à prendre leurs distances, même s'ils vivent sous le meme toit... Tout s'accélère, le narrateur se pose toujours des questions!! Lorsqu'il se pose une question qui peut lui porter prejudice, il s'arrange pour remettre la faute sur la jeunesse de son epouse, sur son inexperience... Pourtant, l'attitude de son epouse le pousse encore et toujours plus a se remettre en cause, elle agit bizarrement. Je ne vous conte pas la fin, et comment en est-on venu a ce suicide... Le plus important est que l'epoux s'inquiete pour son destin tout le temps, la premiere et la derniere phrase, c'est du genre "que deviendrais-je sans ...?"
C'est vraiment un bouquin tres court, a peine 100 pages, un style tres fluide, et ca se lit en deux-trois heures. Ca vaut vraiment le detour, je vous le conseille absolument!!

Ce bouquin a ete adapte au cinema par Robert Bresson en 1969.

P.S: Maintenant, a nous Verlaine!! (Apres ce sera "Le rouge et le noir, Stendhal")

28 décembre 2007

La nuit des temps

La nuit des temps
Barjavel

Résumé

    Dans l'immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit: les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace...
    Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère?
    "La nuit des temps", c'est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d'amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu; le destin d'Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

Mon avis

    Petit livre de chevet sympa. Idéal pour les soirées au coin du feu quand la télé ne passe pas... Il n'apporte pas grand chose de neuf, pas de grande aventure inoubliable bref décevant.

NDLeto: amusant de voir que Liloo recopie les résumés et donne un avis qui peut diverger de ce qui est promis par l'éditeur ^__^

Avis de Nato

Un livre que j'ai lu en classe de seconde. Je rejoins largement Tyranha. Ce livre m'a decu au possible, c'etait rare que ca m'ait ete donne de me faire chier sur un bouquin, et la ce fut le cas. S'il ne s'agissait que des descriptions, ca irait, ca ferait figure de "Zola" ou de "Flaubert", mais la ca s'essoufle, on avance pas, on recule souvent, des moments cruciaux vaguement et trop peu exploitees... Une suite d'evenements dont on cherche le bout, tellement on s'ennuie...

Arf, assurement un mauvais choix de la prof...

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11 décembre 2007

Ballade de celui qui chanta dans les supplices.

Et s'il était à refaire
Je referais ce chemin
Une voix monte des fers
Et parle des lendemains

On dit que dans sa cellule
Deux hommes cette nuit-là
Lui murmuraient Capitule
De cette vie es-tu las

Tu peux vivre tu peux vivre
Tu peux vivre comme nous
Dis le mot qui te délivre
Et tu peux vivre à genoux

Et s'il était à refaire
Je referais ce chemin
La voix qui monte des fers
Parle pour les lendemains

Rien qu'un mot la porte cède
S'ouvre et tu sors Rien qu'un mot
Le bourreau se dépossède
Sésame Finis tes maux

Rien qu'un mot rien qu'un mensonge
Pour transformer ton destin
Songe songe songe songe
A la douceur des matins

Et si c'était à refaire
Je referais ce chemin
La voix qui monte des fers
Parle aux hommes de demain

J'ai tout dit ce qu'on peut dire
L'exemple du Roi Henri
Un cheval pour mon empire
Une messe pour Paris

Rien à faire Alors qu'ils partent
Sur lui retombe son sang
C'était son unique carte
Périsse cet innocent

Et si c'était à refaire
Referait-il ce chemin
La voix qui monte des fers
Dit je le ferai demain

Je meurs et France demeure
Mon amour et mon refus
O mes amis si je meurs
Vous saurez pour quoi ce fut

Ils sont venus pour le prendre
Ils parlent en allemand
L'un traduit Veux-tu te rendre
Il répète calmement

Et si c'était à refaire
Je referais ce chemin
Sous vos coups chargés de fers
Que chantent les lendemains

Il chantait lui sous les balles
Des mots sanglant est levé
D'une seconde rafale
Il a fallu l'achever

Une autre chanson française
A ses lèvres est montée
Finissant la Marseillaise
Pour toute l'humanité

Louis Aragon

10 décembre 2007

Goodkind, ça veut dire "type gentil". Aucun rapport avec la suite.

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Imaginez…

Faisons travailler notre imagination, voulez-vous ? Bien. Voici la situation : vous êtes un jeune homme, guide forestier de son état. Il va donc sans dire que vous habitez dans un pays fortement boisé et riches en paysages tellement beaux que Le Créateur a dû demander de l’aide à Hayao Miyazaki sur ce coup-là. Ce pays se nomme Hartland, comme ce nom colle bien avec sa description ! Vous aimez énormément votre travail, vous connaissez la forêt comme votre poche, il n’existe pas un seul chemin que vous n’ayez emprunté au moins une fois et si on donnait le nom du premier à l’avoir arpenté beaucoup d’endroits en Hartland s’appelleraient Richard Cypher.

Car tel est votre nom. Vous le tenez de feu votre père, George Cypher. Un homme exceptionnel qui vous a tout appris. Il est mort il y a de ça quelques années dans un incendie. Y repenser vous met encore la larme à l’œil aujourd’hui. Mais vous n’êtes pas malheureux, car vous n’êtes pas seul. Vous avez un frère Michael, que vous aimez beaucoup. Il est dans la politique et gravit les échelons l’un après l’autre. Vous en êtes fier pour lui. Votre meilleur ami se nomme Zedd. C’est un original : ce vieil homme à la longue barbe blanche vit à l’écart de tous. Non pas qu’il n’aime pas les autres ou inversement, il a juste des habitudes un peu étranges. C’est un homme espiègle et mystérieux, mais vous l’adorez.

Il y a aussi Chase, un garde-frontière. Oui, il garde la frontière. Mais si, vous savez, cet étrange endroit totalement infranchissable qui coupe Hartland du reste du monde ! Certains racontent que des sorciers l’auraient érigé il y a bien longtemps… Des sorciers ! La belle affaire ! Vous n’accordez aucune importance à ce genre d’histoire.

Bref, vous vivez heureux, pratiquement dans l’insouciance.

Jusqu’au jour où l’inimaginable va se produire. Au cours de l’une de vos innombrables escapades, vous sauvez la vie d’une jeune et belle inconnue. Belle, c’est le mot. Au premier regard vous avez eu le souffle coupé. Mais ce n’est pas là la chose la moins surprenante concernant cette femme : qui étaient ces quatre types qui la suivaient pour la tuer ? Comment a-t-elle fait pour se débarrasser aussi facilement de l’un d’entre eux ? Et surtout, surtout, pourquoi semble-t-elle perpétuellement afficher une expression comme s’il lui était interdit de sourire, comme si elle était écrasée par un immense devoir ? C’est d’autant plus étrange qu’elle prétend venir d’au-delà de la frontière…

Elle vous donne son nom : Kahlan Amnell.

Et votre vie ne sera plus jamais la même.

« Ca roxxe » comme dirait mon petit frère

Voilà le point de départ de L’épée de Vérité par Terry Goodkind, l’une des meilleures série de romans qu’il m’ait jamais été donné de lire et je pèse mes mots. Ce n’est pas hasard si chacun de ces livres aux USA porte la mention discrète mais reconnaissable Best-seller author of The New York Times. Chaque tome de L’épée de Vérité est un véritable bijou, développant toujours plus l’univers créé par l’auteur, le tout servi par un style d’écriture extrêmement facile à appréhender et tout autant plaisant à lire. Ce qui n’était à priori pas évident. En effet à voir les différentes couvertures, les résumés de quatrième de couverture (et le titre aussi) on en viendrait à ranger directement ces romans dans la case heroic fantasy.

Et on n’aurait pas tout à fait tort, mais il serait fort malvenu d’être rebuté par une telle classification. Autant il est difficile de ne pas repérer les divers éléments typiques du genre (univers médiéval-fantastique, présence de magie…), on n’y fait pas vraiment attention tant on est absorbé par le récit. C’est extrêmement prenant, pour peu que l’on s’y plonge on est tellement entraîné qu’on en vient à perdre l’idée de s’arrêter… Sans nous entraîner dans une quête grandiloquente exagérée, Goodkind parvient à donner à un enjeu terrible (le sort du monde, rien que ça) une dimension incroyablement humaine et ceci surtout grâce à ses héros. A commencer par Richard. Car c’est bien lui qui va se retrouver entraîné dans une aventure qui le dépasse totalement mais à laquelle il était pourtant prédestiné (un héros au passé mystérieux, c’est toujours bon à prendre). On suit donc Richard, qui bien sûr ne recule pas devant la tâche qui lui incombe, mais dont on voit ponctuellement la détermination remise en question : « Est-ce que je suis vraiment fait pour faire ça ? Est-ce que je vais y arriver ? » A voir les interrogations du héros principal on ne peut que s’y attacher.

Le deuxième héros principal, Kahlan Amnell, est elle aussi l’une des clés qui rend ce livre si attrayant. Kahlan ayant un rôle primordial dans l’ordre du monde dans lequel se déroule cette histoire, elle servira de guide à Richard et au lecteur pour le découvrir, permettant ainsi une découverte à la fois en douceur et en profondeur de l’univers de L’épée de Vérité.

Puisqu’on en est à parler des personnages, sachez que chaque être croisé est d’une… Oui, d’une vérité criante. Entendez par là que chaque personnage, quelle que soit son importance, pour peu qu’il ait un rôle dans l’histoire, est construit d’une manière tellement efficace que non seulement il remplit son rôle à la perfection mais en plus on prend du plaisir à voir des gens aussi travaillés. Mention spéciale à Zedd, à la fois la sagesse incarnée et en même temps l’espièglerie enfantine la plus impertinente. Oh et puis Nathan aussi est génial, retenez-bien ça.

 « Non, mon talent ne provient pas d’un pacte diabolique, pourquoi cette question ? » Terry Goodkind

Parce que vu le niveau, on est en droit de se la poser, cette question. Une particularité de la manière dont est présenté le récit est que l’auteur alterne les points de vue avec les chapitres. Ainsi, si l’on commence par suivre Richard, à partir d’un moment les chapitres du point de vue de Kahlan sont nombreux et mieux encore, on a le droit à des chapitres de point de vue de personnage secondaires, dirais-je, qui au final ont assez peu d’interactions avec les principaux protagonistes mais dont les actions ont un impact majeur sur l’intrigue, ce qui nous permet de découvrir des choses que l’on n’aurait pût connaître autrement. Ce n’est peut-être pas un procédé très surprenant mais il est très bien employé ici. Je pense notamment au tome 4 où l’on suit un assassin, dont les exactions ennuient bien Richard, sans que son nom ne soit révélé et avec un jeu de faux-semblants diabolique…

Un autre point fort de cette série, c’est que malgré qu’elle soit longue (6 tomes parus en France à ce jour, environ deux fois plus aux Etats-Unis…) à aucun moment je n’ai senti qu’elle s’essoufflait ou qu’elle se répétait. Les ennemis vont, viennent, les enjeux changent du tout au tout, on découvre petit à petit le monde, ses peuples et leurs coutumes, la magie (trèèèèèèèèès important ça la magie, oh oui)… On se laisse très facilement prendre par ce qui arrive à Richard, Kahlan et leur clique. Il faut avouer que ce qui leur arrive parfois, c’est plus plonger dans une piscine d’excréments, c’est carrément y boire la tasse… C’est bien simple, certains passages sont totalement impossibles à stopper en plein milieu (et ce dès le premier tome).

Une dernière chose pour finir : le premier tome se nomme « La Première Leçon du Sorcier » et une fois celui-ci lu et ainsi cette fameuse leçon connue, on se rend compte qu’une grande partie de l’intrigue est étroitement liée à cette leçon et ses enjeux. Ce qu’il y a de plus amusant là-dedans c’est que dans chaque tome une nouvelle leçon est évoquée et cette histoire de liaison entre la leçon et le problème rencontré puis résolu revient (tout du moins dans les tomes que j’ai lu).

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais pour raccourcir et pour vraiment conclure, une pensée qui vaut ce qu’elle vaut : il existe des livres dont la seule chose à dire à leur propos est « Lisez-le. » L’épée de Vérité est de ceux-là.

L'épée de Vérité, de Terry Goodkind, 6 tomes parus aux éditions Bragelonne

 

24 novembre 2007

Ne tirez pas sur l’Oiseau moqueur, de Harper Lee

Scout est une petite fille dont la vie dans le Sud est bien remplie. Il y a Jen, son frère, qui est un peu plus âgé, et est le sal chouchou de Calpurnia, la gouvernante, et Dill, qui ne vient que l’été et aime étreindre les réverbères, et Boo radley, le voisin devenu légendaire depuis des dizaines d’années qu’il n’est cloîtré chez lui Et miss Maudie, qui a le plus beau jardin de la ville. Et puis surtout il y a Atticus, leur père, qui est avocat. Et depuis qu’Atticus a doit instruire cette affaire, le procès de Tom Robinson, le noir, accusé d’avoir violé une blanche, les gens deviennent un peu bizarres, à Macomb, Alabama.

Attention, chef-d’œuvre. « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » n’est pas un roman. C’est l’un des plus beau roman que vous ne lirez jamais. Unique ouvrage de son auteur « To kill a mockingbird » prend place pendant la grande dépression et trace, avec un sens de l’équilibre et une justesse époustouflante, un roman sur l’enfance, sur l’intolérance, sur le mal. 

L’auteur parvient à trouver une étonnante alchimie. En confiant la narration à Scout elle propose parfois deux niveau de compréhension, celui de la fillette et celui du lecteur, qui la dépasse, sans sacrifier la complexité des situations. Il y a un conte merveilleux, celui des jeux de Jen, Scout et Dill, et le conte initiatique des enfants, qui se heurtent à l’intolérance et à la malveillance d’adultes, tout en grandissants eux-mêmes. Et le portrait de ce qui subsiste de la ségrégation dans l’Amérique réunifiée, traversé par le parcours d’Atticus pour défendre ses convictions.

Souvent drôle, toujours délicat et juste, parfois haletant, voilà un roman complet, touchant, universel, qui donne le sentiment de pouvoir être lu par n’importe qui et à n’importe quel âge, et cela tout en étant profondément ancré dans une certaine Amérique qui probablement n’existe plus en l’état.

Depuis longtemps un grand classique méconnu. Lisez-le, offrez-le.

19 septembre 2007

Autobiographie d'une courgette

Autobiographie d'une courgette
Gilles Paris

Résumé:

    "Elle ressemble à une poupée de chiffon toute molle et ses yeux sont grand ouvert. Je pense aux films policiers où des tas de femmes se font tuer et après elles ressemblent à des tas de chiffons toutes molles et je me dis "c'est ça, j'ai tué maman". "
    Ainsi commence l'aventure d'Icare, alias Courgette, un petit garçon de neuf ans qui tue accidentellement sa mère alcoolique d'un coup de revolver. Paradoxalement, la vie s'ouvre à lui après cette tragédie, et peut-être même un peu grâce à elle. Placé dans un foyer il pose avec une naïveté touchante son regard d'enfant sur un monde qu'il découvre et qui ne l'effraie pas. De fort liens d'amitié se créent entre lui et ses camarades. Et puis surtout, il tombe amoureux de Camille...

Mon avis:

    Ce livre est touchant parce qu'il reprend des mots d'enfants. Parce qu'il nous attire dans un histoire drôle, parfois triste mais jamais pathétique. Si "L'Assomoir" n'avait pas été écrit "autobiographie d'une Courgette" serait mon livre preferé. A lire absolument parce que c'est beau, parce que c'est plein de rires et de soleil et parce que ça fait pleurer T_T

L'avis de la batracienne:

Par ce qu'on a toujours besoin de l'avis d'une grenouille dans son jeu pour se faire une idée précise des choses !

Je suis partie dans la lecture de ce livre après avoir eu l'honneur de l'emprunter à l'auteur des lignes ci-dessus, mais sans avoir la moindre idée de ce qui m'attendait. Je m’attaquais donc à l’ouvrage avec deux informations de poids : il était question de légumes et c’était un des livres préférés de notre Tyranha (autant dire que ça a de quoi faire peur). Eh bien aujourd’hui, je me dois de faire part de mon avis sur ce roman, et je ne peux que constater que je m’attendais à tout sauf à ça.

J’espérais sourire et j’ai ris sincèrement, je pensais bouder et j’ai pleuré à chaudes larmes, j’étais partie pour un moment sympathique et j’ai découvert un petit bijou d’émotion et de simplicité.

« Autobiographie d’une courgette » est l’histoire toute douce d’un tout petit garçon dans un monde très dur, où il arrive, à force de courage et de rencontres, à reconstruire les bases de la vie dont le destin l’a privé. C’est une histoire d’enfants écrite par un grand enfant pour tous les petits adultes qui ont tendance à oublier combien on est fort, courageux, fragile, gentil, simple, compliqué, cruel, égoïste, généreux, dépendant et seul au monde quand on en est un, d’enfant.

19 septembre 2007

La chaine du coeur

La chaîne du coeur
Catherine Ryan Hyde

Résumé

    "Une grande faveur. Un truc que vous ne feriez pas pour n'importe qui, normalement. Peut-être pour votre mère ou votre soeur, mais personne d'autre. Lui, il a fait ça pour moi. Et maintenant, moi, je dois faire la même chose avec trois autres personnes."
    Atascadero, Californie. Trevor vit seul avec Arlene sa mère. Reuben, son nouveau professeur au collège, propose un devoir bien singulier: il demande à ses élèves d'inventer un moyen d'améliorer le monde. Trevor prend la chose très au serieux et propose une "chaîne du coeur": s'il rend service à trois personnes et réussit à les convaincre de faire de même autour d'elles, un gigantesque mouvement de solidarité et d'espoir pourrait se dessiner. Trevor s'y emploit donc avec zèle... jusqu'à tenter de rapprocher deux êtres qu'il pense être destinés l'un à l'autre.

Mon avis

    Ce livre est plein de bons sentiments... il en dégouline même. L'idée est bonne et original, mais on se perd trop souvent dans un sentimentalisme qui, à force, en devient presque écoeurant. 15 page de "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil" c'est déjà indigeste mais quand c'est tout un livre sur cette base...
    C'est vrai l'entre-aide est un beau rêve auquel on est tous en droit d'aspirer... mais bon il y a une nuance entre "rêver" et "engluer tout un livre de bon sentiment"
    Bref un livre pour adulte consentant et à l'estomac blindé ou pour midinettes qui ont encore suffisament d'innocence pour croire aux beaux sentiments et à leurs vertues.

Livre adapté au grand écran sous le titre: "Un monde meilleur"

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